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Pendant qu'ils ne cherchaient pas d'alternative, nous pensions à un #PlanB.

Pierre et James

James est étasunien, il est né en 1918 dans l’Illinois.

Son père, Louis Michael, ancien combattant durant la Première Guerre Mondiale, exerce la profession de journaliste. Sa mère, Margaret, est assistante sociale.

James a 11 ans en 1929, la Grande Dépression le marquera toute sa vie, sa mère lui montrant « les souffrances nées de la pauvreté et du chômage ».

Il se passionne très tôt pour l’économie, matière qui le fascine sur le plan intellectuel, et qui lui donne l’espoir que, s’il en comprend mieux les mécanismes, il pourra améliorer le sort de l’humanité. Il débute ses études à l’université d’Urbana où il s’adonne à son autre passion, le basket.

En 1935, suivant les conseils de son père, James prépare l’examen d’entrée à la prestigieuse université d’Harvard, examen qu’il décroche avec une bourse nationale en prime.

En 1936, James dévore le nouvel ouvrage de John Maynard Keynes : « General theory of employment, interest and money ». C’est une révélation pour le jeune étudiant de 18 ans. Keynes, allant à contre-courant des théories économiques orthodoxes, y décrit les dangers liés à la domination de la finance. Pour lutter, il propose de taxer les mouvements de capitaux. C’était il y a 77 ans…

« Au fur et à mesure que se perfectionne l’organisation des marchés d’investissement, le risque augmente de la domination de la spéculation. » John Maynard Keynes

Diplômé summa cum laude en 1939, il s’engage dans des études supérieures et décroche son Master’s degree en 1940.

Deux ans plus tard, les États-Unis entrent en guerre, James s’engage dans la Marine, il passera trois ans comme officier sur un destroyer.

La guerre terminée, il retourne à Harvard pour poursuivre ses études ; il obtient son doctorat, sous la direction de Joseph Schumpeter, en 1947.

Pendant une dizaine d’années, James poursuit ses activités de recherche et d’enseignement, passant de Harvard à Yale où il obtient un poste de Sterling Professor en 1957.

Au début des années 1960, Kennedy lui propose de devenir l’un des membres du conseil économique. Il y sera expert jusqu’en 1962 puis deviendra consultant jusqu’en 1968. Pour mémoire, c’est sous la présidence Kennedy, en 1964, que le taux le plus élevé de l’impôt sur le revenu au USA est passé de 91 à 70%. #MatraquageFiscal

[aparté] En 1964, c’est Lyndon B. Johnson qui assure l’intérim, je sais, j’ai vu tes sourcils se dresser. [fin de l’aparté]

En 1971, les États-Unis rompent les accords de Bretton Woods qui fixaient les taux de change des monnaies nationales en dollars, et la valeur du dollar en or. Le passage au taux de change flottant a rendu possible la spéculation.

C’est lors d’une conférence à Princeton en 1972 que James émet pour la première fois l’idée de « jeter un peu de sable dans les rouages trop bien huilés des mouvements de capitaux » en pénalisant fiscalement toute conversion d’une monnaie dans une autre. La « Taxe Robin des Bois » est née, sur le papier.

Les différentes recherches effectuées par James sur les mécanismes des marchés financiers sont saluées en 1981 par la remise du prix de la Banque de Suède d’Économie. #Nobel

À la fin des années 1990, naît en France l’association ATTAC qui reprend l’idée de James, mais souhaite taxer l’ensemble des transactions financières plutôt que de se limiter aux transactions sur le marché des devises. James garde ses distance vis-à-vis de ces propositions, en bon partisan du libre-échange, il ne peut soutenir le mouvement altermondialiste.

James décède en 2002 à 84 ans.

Pierre est français, il est né en 1957.

Issu d’une famille d’intellectuels de gauche, il fait ses début en politique à la Ligue Communiste Révolutionnaire d’Alain Krivine qu’il quittera en 1984 pour se rapprocher du Parti Socialiste.

Il mène sa barque dans le parti où il occupe diverses fonctions.

Pendant presque trente ans, il multiplie les mandats électoraux, il est député européen, conseiller municipal, député, conseiller général, président de communauté d’agglomération, conseiller régional, ministre.

Il a également été vice-président du Cercle de l’Industrie, succédant à Dominique.

Dans mon oreillette, on me souffle qu’il disposerait d’un rond de serviette pour les dîners du Siècle.

Le 18 juin 2012, il est nommé ministre de l’Économie et des Finances.

En février 2013, la Commission Européenne composée comme chacun sait de dangereux gauchistes présente un texte prévoyant d’imposer les actions et obligations à 0,1% et les produits dérivés à 0,01%.

Concernant ce projet, à l’initiative de 11 pays membres de l’UE dont la France, Pierre déclare :

« Il faut être pragmatique et réaliste […] la proposition de la Commission […] m’apparaît excessive et risque d’aboutir au résultat inverse si nous ne remettons pas les choses dans les rails. La taxe sur les transactions financières suscite des inquiétudes quant à l’avenir industriel de la place de Paris et quant au financement de l’économie française. »

Dans sa tombe, James se dit sans doute que le Socialisme, ce n’est vraiment plus ce que c’était…

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Rouge et Vert, décoiffé et mal rasé. Daltonien aussi, un peu. Éleveur de Macaque en milieu tempéré. Ne crois ni en Dieu, ni en la Croissance. Ne suis qu'amour, mais faut pas m'emmerder !

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