Point de rupture ?
Il y aurait la gauche, il y aurait la droite.
Il y aurait le centre qui prétend n’être ni de gauche, ni de droite mais dont tout le monde voit bien qu’il est de droite.
Il y aurait la vraie gauche, il y aurait la fausse gauche.
Il y aurait la droite humaniste mais pas trop quand même.
Il y aurait l’extrême gauche qui mange des enfants.
Il y aurait la droite forte qui mange des pains au chocolat.
Il y aurait la gauche libérale.
Il y aurait la droite populaire et la gauche populaire, ou l’inverse.
Il y aurait l’ultime-hyper-total-gauche qui fomente des attentats au fromage de brebis.
Il y aurait l’extrême droite qui ne veut pas de prière de rue mais que si c’est en latin, ma bonne dame, avec les racines des souches du bûcher de Jeanne d’Arc ça passe.
Il y aurait la gauche sécuritaire qui remplit des charters.
Il y aurait ceux qui bouffent à tous les râteliers.
Il y aurait également trop de conditionnels (et je ne te parle même pas des anaphores) dans le début de ce billet.
Soit.
Tu veux du présent de l’indicatif, en voici :
Il y a ce qu’on dit, il y a ce qu’on fait, il y a ce qu’on est.
Exemple :
Mon fils, aka « le Macaque », passe le plus clair de ses journées à déclarer qu’il est, selon son humeur : un tigre qui va te dévorer, un bœuf qui tire une énorme remorque, une araignée qui se prépare un sandwich de sauterelle ou encore une machine avec des pinces qui va tout casser ta maison…
Il n’en demeure pas moins qu’il mesure à peine un mètre, pèse une quinzaine de kilos, dispose de deux bras et d’autant de jambes, marche debout, parle plus que de raison.
Personne n’est dupe, le Macaque est un petit garçon de trois ans.
On joue le jeu, c’est rigolo, mais quand c’est l’heure de se brosser les dents et d’aller au lit, il faut bien que tout le monde l’accepte.
Tu ne vois pas où je veux en venir ? Continuons.
Le gouvernement, « socialiste », déclare qu’il est de gauche.
Il n’en demeure pas moins qu’il a fait le CICE, l’ANI, la Loi Bancaire, les 30 milliards aux banques et qu’il devrait s’attaquer sous peu à la Réforme des Retraites.
Le socialisme de l’offre… (ne pas rire, essayer de ne pas pleurer)
Personne n’est dupe ? Et bien si, entre auto-conviction et pensée magique, d’aucuns trouvent encore qu’il suffit de se prétendre de gauche pour en être.
Ils jouent le jeu et moi, je cherche le point de rupture, le moment où, à force de tirer sur l’élastique, quelqu’un va bien finir par se le prendre dans la poire. Le moment où, malgré la sauce beurre blanc ciboulette (la sauce hollandaise ça marche aussi), les couleuvres ne seront plus avalables.
Regardons un peu ce qui nous arrive et souvenons nous de ce que le PS disait il n’y a pas si longtemps que ça.
#PiqûreDeRappel
Les propositions du PS pour nos retraites (27/05/2010)
Retraites : nos propositions de financement (01/06/2010)
Retraites : une autre réforme est possible (03/09/2010)
C’est beau non ?
Aujourd’hui, sur la table, il y a le rapport Moreau.
Dans ces vidéos, on peut entendre :
« La liberté de partir à la retraite à 60 ans restera un droit. Ceux qui choisiront de partir en retraite plus tard pourront le faire. »
« Relever l’âge légal de départ en retraite serait injuste. »
« Nous voulons mettre à contribution les revenus du capital. »
« Si vous avez un emploi pénible, vous bénéficierez de majorations de vos annuités. Vous pourrez donc partir en retraite plus tôt. »
Dans le rapport, on peut lire :
« Le premier scénario consiste à porter la durée d’assurance de 41,75 ans (pour la génération 1957) à 43 ans (pour la génération 1962) puis à 44 ans (génération 1966), c’est-à-dire de l’accroître rapidement à raison d’un trimestre par génération » (page 94)
« Ces nouvelles ressources peuvent être – de façon non exhaustive – réparties en trois catégories : des prélèvements supplémentaires et des réductions de niches fiscales, qui pèseront sur les retraités, des hausses de cotisations, qui pèseront sur les actifs et les entreprises. » (page 84)
« L’idée d’anticiper dès l’embauche sur des postes particuliers, les évolutions futures, à compter d’une certaine durée, mérite de retenir l’attention. » (page 161)
A quel point va-t-on, cette fois encore, tirer sur l’élastique ?
Ce dernier, va-t-il rompre ?
#jplq
J’ai appris que je mange les enfants et que j’ai raison de pleurer. Malgré tout, merci pour ce billet. Pour la dernière question, rhétorique je sais, je ne résiste pas au plaisir de répondre : OUI