Yes You Can (#PlanBB)

À la fin de l’avant-dernier épisode, je t’ai dit que je te prouverai que tu peux faire une différence à ton niveau, en attendant une hélas plus qu’hypothétique victoire des ANTI-TINA dans les urnes, ou qu’advienne un soulèvement populaire à grande échelle.

Au hasard :

• Tu peux militer dans un parti ou une association.
• Tu peux créer de l’art qui ouvre l’esprit de tes semblables.
• Tu peux tweeter et/ou bloguer (huhuhu).
• Tu peux essayer d’aider ton prochain.

Ah.

Tu me rétorqueras peut-être que les puissants qui régissent le monde (ceux de la sphère économique, les politiques n’étant que là pour faire diversion) se moquent pas mal de ce genre d’initiatives.

C’est pourquoi j’ajouterais :

• Tu peux, heu, comment dire, adopter ou éviter, heu, certains comportements dans ta vie de tous les jours.

Pardon ?

Sais-tu que l’appel au boycott a été interdit sous le précédent quinquennat ? Pratiquement personne n’a bronché, ce qui en dit très très long, alors que moi, je ne m’en suis toujours pas remis. Cette dernière suggestion est donc une manière délibérément malhabile de dire ce qui suit et que j’enfouis dans une longue phrase boursoufflée que les autorités n’auront, je l’espère, pas la patience de lire car ils ont, je l’espère, autre chose à foutre, et qui est que tu peux faire la seule chose dont les puissants ont peur : les taper au portefeuille, le reste de cette phrase n’ayant que pour seul et unique objectif d’enfouir son propos dans un déluge de lettres et de mots, que tu peux d’ailleurs arrêter de lire sans plus attendre, afin qu’il (le propos) ne soit pas facilement décelable en balayant le paragraphe du regard puis en s’arrêtant sur ses derniers mots, chose désormais impossible grâce à ce verbiage complémentaire de remplissage qui s’éternise mais qui se termine enfin.

Certes, sauf à se retirer dans une grotte et à vivre d’eau de pluie et de ronces, c’est impossible de ne pas contribuer à la destruction de la planète, ne serait-ce qu’en raison de la seconde loi de la thermodynamique. Il faut donc choisir ses batailles.

Je te donne deux exemples personnels :

Si tu as un compte Facebook, sache que chaque fois que tu vas sur un site qui contient un bouton « j’aime » ou équivalent, Facebook te traque et consigne tes mouvements, même si Facebook n’est ouvert dans aucun des onglets de ton navigateur ! Je trouve ça proprement dégueulasse.

J’ai donc fermé mon compte Facebook il y a belle lurette.

J’aime les orangs-outans. D’amour (platonique, faut pas déconner). Ça me fend le cœur/fout en rogne de savoir que leur existence est menacée par la déforestation, pour fabriquer de l’huile de palme bon marché et mauvaise pour la santé (humaine), afin que les industriels de l’agroalimentaire puissent diminuer le prix de revient de leurs plats préparés au minerai de cheval.

J’ai donc décidé de boycotter d’arrêter d’acheter les produits qui contiennent de l’huile de palme. C’est relativement facile pour l’alimentation. Quasiment impossible pour les savons et détergents. Adrien, ce saint homme et son saint blog m’ont été d’une aide précieuse.

D’autres arrêteront de consommer de la viande rouge, ne serait-ce qu’en raison de l’impact catastrophique sur l’environnement de l’élevage industriel (je n’en consomme que très rarement), ou de boire du Coca (il paraît qu’il faut 9 litres d’eau pour fabriquer un litre de Coca. Putain, ça n’a pas été facile d’arrêter !), ou de rouler vite (je n’ai pas de bagnole). D’autres encore voteront avec leur télécommande en boycottant évitant de regarder les émissions de télé débiles, même si ça implique de ne plus les live-tweeter avec les copains. Tu as compris le principe.

…

Je t’entends pouffer ou ricaner, je te vois lever les yeux au ciel, je te vois regarder tes ongles en sifflotant tout gêné, je te vois faire un #facepalm. Bref, je te vois te foutre allègrement de ma gueule.

Car tu te dis, on me l’a assez dit et répété, qu’à l’échelle individuelle, tout ça ne sert strictement à rien, car ce n’est qu’une goutte d’eau vertueuse dans un océan d’indifférence (et si tu ne te le dis pas, fais semblant de te le dire s’il te plaît, la suite de ma démonstration en dépend).

Et alors là, oui alors là, quand tu dis ça (merci au fait si tu as fait semblant), si tu savais comme ça me fout hors de moi ! Si tu savais ! HORS DE MOI !!!

Et je vais t’expliquer pourquoi. Et ce faisant, je vais achever de te convaincre en recourant à une arme aussi redoutable que déloyale, mais fallait pas m’énerver !

Tremble, Ô cynique lecteur du #LeFeuilleton !

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