Babordages

Pendant qu'ils ne cherchaient pas d'alternative, nous pensions à un #PlanB.

Piss off.

Te souviens-tu que nous fûmes le pays des Lumières ? Ici sont nés les Renoir, Prévert, Rimbaud, Baudelaire. Parfois, je me demande comment ils raconteraient notre époque. Quel serait leur regard sur ce qui fait l’actualité d’aujourd’hui. Comment ils pourraient éclairer de leur poésie, la laideur et la bêtise qui sont notre quotidien.

Je vais parfois puiser loin, très loin pour me tenir à distance de ce qui heurte mon regard et mes oreilles. J’essaye, mais parfois j’échoue, de m’accorder du temps, de prendre du recul pour tenter de m’accommoder d’une époque qui, le plus souvent, me désespère.

J’installe un cordon sanitaire de valeurs sûres. Je chasse, autant que cela m’est possible, tout ce qui pourrait altérer ma foi en l’humain. Et cela me demande une volonté de cowboy. Lorsque je papote avec moi-même, je constate que ce que nous avons gagné en confort, en technologie, en modernité de toutes sortes, s’est souvent fait au détriment de ce qui comptait pour moi.

J’ai sacralisé l’art. La littérature, évidemment puisque j’en ai fait mon métier, la photographie, et la musique.

J’ai une théorie qui consiste à croire que c’est parce que nous avons perdu le fil de la réflexion intellectuelle de notre époque, de la penser, de l’analyser que, soudain, la religion devient le pain quotidien, avec ce qu’elle peut nous offrir de pire d’intolérance, de privation de liberté, de dogmes si restrictifs. Quid de l’humanité, du respect d’autrui qui, a priori, devrait être le message à délivrer ?

(Qu’aujourd’hui, par exemple, Finkielkraut puisse encore être considéré comme un « intellectuel » en dépit de la moisissure de sa pensée me terrasse… Excepté la mise en orbite de sa bêtise abyssale, j’avoue ne pas comprendre que ce type soit encore invité dans tous les bistrots médiatiques.)

L’inculture ambiante, qui n’est pas nouvelle (quand tu es libraire, c’est #facepalm tous les jours…) est alimentée par des programmes télé plus abêtissants les uns que les autres. Que les best-sellers en librairie soient Lévy, Musso et Gavalda nous donne la température du vide et du peu d’exigence. Qu’un « non mais allo quoi » soit rentré dans le langage courant me donne parfois envie d’envisager la cryogénisation.

La consommation nous a envahis. Et tout se consomme. Même les sentiments, les individus. À outrance. Jusqu’au dégoût. La nausée d’aujourd’hui chasse celle d’hier et sera vite remplacée par celle de demain. Ce que nous avons perdu, à mon sens de plus préjudiciable, est le temps. De penser. De comprendre. D’analyser. D’aimer.

Quand on néglige le temps, c’est l’intelligence que l’on maltraite. On lit mal, on écrit mal, on comprend mal. Le net regorge de blogs. Combien de fois ressentons-nous la satisfaction d’avoir lu quelque chose de bien écrit, d’avoir appris quelque chose, d’avoir alimenté sa réflexion ? Fort heureusement, il m’arrive de lire des gens dont le talent, dans ce petit monde du web, me bouleverse. Je les lis et relis, tellement envieuse de cette musique si harmonieuse. Des textes nés d’un quotidien, parfois aussi banal que le nôtre, qu’une majorité d’entre nous écrirait sans souci d’un vocabulaire choisi, d’un rythme adéquat, d’une ponctuation réfléchie. Ces petites pierres précieuses dans une déchetterie géante…

Écrire est difficile. Ordonner sa pensée, soigner le style, raconter « une histoire »… Quelle plus grande satisfaction que de savoir que, parfois, on fait mouche ? Ce temps, qui m’est si cher, passé à tenter de combiner toutes ces exigences n’est, parfois, pas inutile. Ce n’est pas tant de chercher la perfection, mais d’aller, comme le dit Djian, toujours au plus près de sa pensée. Mais ça n’implique pas d’écrire à la truelle, de ne traiter que des sujets d’une superficialité confondante, d’être, sans cesse, dans la course au clic. Les pisse-billets du web…

Pour certains, leur bêtise a supplanté l’intérêt. Déposer un petit détritus sur un blog où pas un billet ne pourrait être sauvé tant il n’y a pas de fond. Lire, quand même, pour se tenir au courant, un texte où tout est moche. Le style, le vocabulaire, la compréhension. N’en retenir que la vulgarité.

Bien qu’entretenir mon potentiel de tolérance et de courtoisie soit un combat de tous les jours, il y a des stades que je n’arrive pas à passer, qui ne souffrent d’aucune indulgence, pour lesquels je ne peux plus faire aucun effort. Quand tu arrives à combiner, avec tant de facilité, la connerie, l’inculture, la vulgarité, le vide de la pensée, d’écrire (mal) comme tu vas pisser, ce n’est pas seulement l’écriture que tu insultes, c’est nous tous, et peut-être toi-même en premier lieu.

Face à la bêtise, je me sens impuissante et fainéante. Si tu as déjà quelques années derrière toi, tu as déjà compris que, et qu’importe le temps, la volonté, l’amour, tu ne feras pas le bonheur de celui qui n’est pas disposé à en faire son essentiel. Pour la bêtise, c’est pareil. En dépit de tes efforts, des explications que tu pourras fournir, du choix réfléchi des mots afin d’être compris le mieux possible, du temps infini que tu auras passé à défendre un livre, un auteur, et bien, un con reste un con.

Et contre ça, tu ne peux rien. Parfois, je tente l’indifférence. J’y arrive pendant un temps. Mais mon naturel revient vite au galop. Et ça donne un billet. J’écris quelque 1000 signes pour exprimer du mieux possible la désolation que tu m’inspires.

Des années de librairie entre 4 murs où j’avais fini par me dire que l’important était que les livres trouvent leurs lecteurs, que mon « rôle » était de les conseiller et les conduire dans un univers où ils n’auraient jamais pensé mettre leur nez. J’ai longtemps eu la patience d’entendre des gens, parfois même des copains, glapir de bonheur à la lecture du dernier Coelho et venir me dire que non, Régis de Sa Moreira, ils avaient trouvé nul. Et les larmes de sang…

Alors je laisse à d’autres la corvée des lectures qui t’arrachent les yeux. Lire est mon métier. Respecter et admirer le bel ouvrage, être émue par une tournure de phrase, esquisser un sourire en voyant surgir un mot extirpé du passé, lire comme on respire.

Rien ne m’oblige plus, aujourd’hui, à m’encombrer de choses et de gens avec qui j’ai le sentiment que ma pensée rétrécit, que ma générosité s’affaiblit, que ma tolérance se heurte à l’impensable.  À ce lieu commun « il faut prendre les gens comme ils sont », j’ai choisi de répondre non. Pas tout le temps.

Il y a ceux qui sont bêtes, méchants, dont le cœur est sec. Ceux-là, je te les laisse.

Ce que je m’autorise, je te l’accorde aussi. On ne se lit plus. On ne se parle plus. Tu vas voir, on va aller mieux. Et tout ce temps que nous n’aurons pas perdu à se chamailler, je vais le garder pour lire.

Au fond, je m’en sors toujours bien.

corinneperpinya

À propos de corinneperpinya

Adepte du parler cru et dru ce qui n'empêche pas une certaine poésie. Colèrophile patentée, j'avance telle la pasionaria, mon petit poing levé. Je suis un troll (ou une crétine) du PG. Comme il se doit, je mange les enfants (mais pas trop c'est indigeste). En attendant la révolution citoyenne, je fais des @mursdescons pour les envoyer au goulag. Mon héros est Jean-Mimi Aplatie, chef du bureau des #journalistesassis. Un sacerdose. En bref, j'ai terrorisé Edwy Plenel, tu comprendras qu'il ne faut pas me chatouiller, je suis très réactive. #mouarf

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59 avis sur “Piss off.

  1. Manu

    Merci pour ce billet, que je n’aurais ni le temps ni le talent d’écrire mais qui correspond si parfaitement… Et je cours vérifier si mes quelques billets ne sont pas trop mal écrits et trop vides de fond.

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    • corinneperpinyacorinneperpinya Auteur

      Lire et écrire doit être d’abord un plaisir pour soi (enfin je crois, maintenant je fais gaffe 😉 ) A l’occase, mets un lien 😉

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  2. Claudius

    Un peu élitiste ce billet, non ?
    Mais c’est bien, il faut de temps en temps baisser les yeux et contempler les autres, ça renforce l’admiration que l’on a de soi, et en fin d’année, ça console un peu des cadeaux merdiques que l’on a accepté à noël, un sourire forcé aux lèvres.

    Je partage tout à fait « À ce lieu commun « il faut prendre les gens comme ils sont », j’ai choisi de répondre non. Pas tout le temps. »

    Tous mes vœux de bonnes et fructueuses lectures.

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  3. JEANNEDAU

    Il ne faut pas désespérer du monde dans lequel nous vivons. Il est ce que certains en ont fait. La tache sera rude mais un 31 Décembre je crois à tous les possibles.

    Ce soir j’aurais une pensée pour toi, je réveillonne chez une de mes amies libraire qui comme toi aime…. les livres et aime aussi, comme toi, les gens.

    « Lire et élire ne sont ils pas deux mots proches » ?

    Avanti !

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    • corinneperpinyacorinneperpinya Auteur

      Je ne désespère pas 😉 Mais je suis assez atterrée par les réactions. « Elitiste » est apparemment le mot qui obtient tous les suffrages… J’aurais préféré « exigence » mais je ne peux pas faire les questions et les réponses 😉
      Bonne soirée à toi et à l’année prochaine. Bises.

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      • Menalque

        Bonjour,
        Ne vous laissez pas impressionner par ces harpies hypocrites. Celle qui hurlent sont en même temps des nanas qui lisent assez peu Gavalda et beaucoup plus Dworkin en anglais, chose que seraient incapables de faire ceux dont elles prennent soi disant la défense. Leur véritable pensée : Gavalda pour eux, les grands textes pour elles.
        « Imagine une personne qui kiffe ce que tu écris et qui a adoré un roman de Gavalda.  » Quelqu’un qui te lit sera capable de savoir que ce qu’elle lit est en dessous de grands auteurs, même si elle « kiffe »………Ça parle de mépris quand leur copine nous explique que pour être féministe faut avoir lu des dizaines d’auteurs pendant plusieurs années………
        Bref !! Bon texte. Et, non, on ne se laissera pas tirer vers le bas, on bottera le cul de ceux qui paressent et on méprisera pour le coup celles qui veulent nous « cracher au visage » planquées derrière leur écran.

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        • corinneperpinyacorinneperpinya Auteur

          Je ne suis pas impressionnée, mais un peu soufflée par la violence pour « un petit billet dans un petit blog » 😉
          Je suis suffisamment en proie aux doutes permanents pur être, à minima, touchée. Il n’est jamais agréable de ne pas se reconnaître dans les critiques que l’on reçoit. Mon sentiment se partage dans l’obligation de devoir relativiser et d’assumer. Je sais que moi, j’ai écrit sans mépris. Enfin, pour les « gens » mais oui, du mépris pour la daube infâme dont on nous abreuve chaque jour. Je ne m’y fait pas. Et je ne m’y ferais jamais.
          N’être pas compris, c’est aussi parfois, s’être mal exprimé. Peut-être… J’en suis désolée mais quoi de plus terrible que de devoir justifier un billet (ce que je fais depuis ce matin cela dit…)
          Enfin, tout ça passera. Je préfère répondre à tous ceux qui ont été touché et emballé. Ils sont plus nombreux 😉
          Merci en tout cas !

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  4. Nicolas W

    « À ce lieu commun « il faut prendre les gens comme ils sont », j’ai choisi de répondre non. » : j’en ferais bien ma résolution de nouvel an puisqu’il faut apparemment en avoir absolument…

    Je te souhaite une année pleine de découvertes et d’émerveillements, et aussi un peu de colère pour avoir encore le plaisir de te lire ici… :)

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    • corinneperpinyacorinneperpinya Auteur

      Je ne manque jamais ni d’émerveillements ni de colère 😉 Ta vie ressemble à ce que tu en fais. Mes choix ne sont peut-être pas les bons, mais personne n’est obligé de me suivre. Que tu projettes de le faire me fait plaisir 😉

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  5. WILHELM

    Comme j’ai déjà eu l’occasion de le dire ici, vous écrivez exactement, avec coeur, lucidité et intelligence.
    Merci de mettre des mots sur les maux de notre société ! Je sais c’est banal, mais je n’ai pas votre talent.
    Bonne année 2014, remplie de luttes, d’espérance et de joies !

    Et longue vie à Babordages…

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    • corinneperpinyacorinneperpinya Auteur

      Merci beaucoup pour ces commentaires toujours délicieux. Ce billet n’a pas été pile-poil compris comme il devrait l’être pas quelques personnes de qualité. J’en tire leçon, mais, je ne me départirais pas de cette exigence personnelle. Et je vais suivre tous les conseils pour 2014. Bonnes fêtes et encore merci ;-

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  6. Prince de Salina

    Les temps des Renoir, Prévert, Rimbaud, Baudelaire étaient tout aussi puants. La question n’est pas tant « que diraient-ils aujourd’hui »? » que « qui sont-ils aujourd’hui ? ».

    Bel article.

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    • corinneperpinyacorinneperpinya Auteur

      Je les cherche 😉 J’en ai trouvé quand même. Assez pour continuer à m’enrichir mais j’en veux toujours plus. Pour continuer à m’interroger, à comprendre. Je veux attraper les étoiles 😉

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  7. cathy hope

    Quand je dis que tu as bien fait et que tu l’as bien fait, ce n’est pas par amitié, c’est en réponse à ce que j’ai lu ce matin sur le fil. Je conteste le fait qu’il y ait de la condescendance ou du mépris envers la lectrice/le lecteur dans ce que tu écris. Tu dis ce que tu es, ce que tu penses, si on n’est pas comme toi ou si on ne pense pas pareil, on ne peut en aucun cas se sentir injurié ou méprisé. Quand tu cites Régis de Sa Moreira, qui semble-t-il est un Dieu vivant donc, et que je ne connais absolument pas, je ne me sens pas inculte pour autant. En revanche, ça me donne envie de le lire.

    Celui ou celle qui vient là, sur cette page a choisi. Après que ça lui plaise ou pas, qu’il ou elle soit d’accord ou pas, c’est autre chose. Ecrire c’est fait aussi pour ça. Faire partager, provoquer l’échange…

    Sinon, petit rappel, la rubrique dans laquelle se trouve ce billet s’appelle « Coups de poing », donc si il ou elle s’en prend plein la gueule, il ou elle l’a bien cherché ☺.

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    • corinneperpinyacorinneperpinya Auteur

      Merci Cathy. Oui je suis une libraire radicale. Et une lectrice subjective. J’ai aussi, peut-être, un caractère un « peu fort ». Mais j’assume tout. Tranquillement. Que ceux qui y ont vu du mépris, quand je ne voulais défendre qu’un espoir d’aller au plus près du beau, m’interrogent. La plupart des réactions sont belles, gentilles, intelligentes. Je m’y accroche 😉
      (Et je ne vais pas me refuser de voir, aussi, de l’amitié dans ce que tu dis. Tu as lu ce billet dans l’esprit dans lequel je l’ai écrit, aussi, parce que ce que tu sais de moi via twitter, te donne une connaissance de ce que je ne suis pas. A savoir, pour ce qui revient le plus, ni méprisante, ni condescendante. Et ça a de l’importance pour moi 😉 )
      Merci.

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  8. Rem*

    Oui, exigence et lucidité plutôt que « élitisme », pour toi.
    Ce billet est excellent. Confirme mes dégoûts et critiques par rapport à tout ce que je peux lire sur les blogs (consultés de moins en moins souvent, d’ailleurs) bâclés, égocentristes, « bêtes » comme tu le dis. Encore que, légère critique à te faire, je n’aime pas employer ce qualificatif alors qu’existe le mot « stupide », équivalent. J’aime et respecte trop les vraies bêtes, leurs intelligences respectives : elles sont belles et pas stupides, et toutes ! Sans l’arrogance humaine de se décréter « seule espèce intelligente » (!!), d’où l’emploi erroné du mot « bête »…
    Piètre consolation : il n’y a pas que sur internet que l’on constate tant d’imbécilités, mais dans toutes les facettes de la vie quotidienne et, bien sûr, de la vie citoyenne (et donc politique, du local au mondial); à croire, avec des pincettes, que toute cette stupidité croissante est voulue par les tenants du pouvoir-fric établi, via la religion du « consomme, bosse, tais-toi ou dis des conneries », au lieu de prendre son temps, de réfléchir, entre recevoir et donner, etc.
    Bref, bons Babordages à venir, Corinne !

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    • corinneperpinyacorinneperpinya Auteur

      La bêtise n’est jamais dans mon esprit en comparaison avec « les bêtes » que j’appelle « animaux » d’ailleurs. Je trouve qu’il a dans ce terme quelque chose de mou mais lourd. Il est la fainéantise de l’intelligence 😉
      Ce billet est ma résolution de 2014 de ne plus perdre mon temps avec tout ça. Parce qu’on le perd à ne pas ce consacrer à ce, et ceux, qui nous sont précieux.

      Merci pour les encouragements 😉 et à toi aussi !

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  9. Sam Lowry

    Ce billet est d’une tristesse… ça va me déprimer pour la journée. Ça doit juste être épuisant parfois, de voir le monde et ses contemporains avec un regard aussi froid et sec…

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  10. paul

    Bonjour madame
    Votre article commence typiquement par le crédo fondamental de la suprématie bourgeoise ce qui m’a un peu surpris à la lecture de votre encart de présentation personnelle.

    je cite : « Te souviens-tu que nous fûmes le pays des Lumières ? Ici sont nés les Renoir, Prévert, Rimbaud, Baudelaire. Parfois, je me demande comment ils raconteraient notre époque. Quel serait leur regard sur ce qui fait l’actualité d’aujourd’hui. Comment ils pourraient éclairer de leur poésie, la laideur et la bêtise qui sont notre quotidien. »

    belle confirmation de ce que dit Saint Bourdieu (si si, je suis sérieux) dans la distinction.

    déjà à ces époques, les bourges tempestaient contre la médiocrité de leur temps en prétendant précisément représenter le bon goût, l’éthique, la rationalité, la norme de référence permettant de catégoriser les autres groupes, les autres discours, les autres… les juger, les condamner à rester dans leurs ghétos et ainsi rester des faire valoir et des bouc émissaires (cf. la théorie de Saint René Girard), et à parfaire la domination bourgeoise , capitaliste, dont la rationalité est celle de l’égoïsme surpuissant de l’individu sur le monde lui donnant le DROIT de dominer en totale liberté les autres…

    enfinbon… moi aussi je suis écoeuré de ce que j’observe un peu partout, sauf que ce que je vois surtout, c’est la perpétuelle rivalité, déjà relevée dans les mythologies grecques, qui fait le fondement de la plus part des comportements humains et inspirée par l’impuissance en face du dominant qui induit l’espoir d’être à son tour dominant.

    ben voilà, les exemples de votre billet pourraient être multipliés par je ne sais quel facteur à plusieurs chiffres… et à chacun de ces exemples, on peut aussi trouver la réplique, en fonction de son expérience de la médiocrité ou de la bêtise, éternelle, congénitale, autant que de l’expérience de la bienveillance, de la sensibilité pertinente à l’égard du contexte et d’un objet de … empathie…

    autant qu’à l’égard de la subjectivité de toute la singularité de chacun qui pourtant, comme le montrent bien des chercheurs depuis Saint Marx et Saint Durkheim entre autres, est lui-même forgé, construit, inspiré, inscrit, identifié, par ses groupes de références, les habitus par lesquels il est un individu social, comme le rappelle Saint Freud puisqu’il n’y a pas de psychologie sans psychologie sociale.

    bon, je comprends la réaction de votre sensibilité devant la réalité de ce que Saint Debord explique dans sa théorie de la société du spectacle.

    Moi aussi j’ai eu des blog, participé à des groupes militants, lancé des initiatives dans des milieux populaires… , et puis j’en ai eu marre de n’avoir que des retours me laissant affamé… et j’ai arrêté de m’y exprimer. parce qu’effectivement, ben, c’est pas Bourdieu qu’on lit, c’est pas J.P. Changeux ni Damasio ni Jay Gould, c’est plus Marcuse, c’est plus les évangiles mais des succès damnés de relecture, intentionnellement orientés par l’espoir de désirabilité sociale de l’écrivain, ou de son groupe client, qui lui mandate la reproduction de ses habitus, comme n’importe quel curé de village le faisait ainsi que l’instituteur enseignant avec foi « nos ancêtres les gaulois » à des populations promptes à la guerre civile inter-village pour la moindre histoire de fesse…

    je comprends bien que vous aussi, quelque part, vous regrettez peut-être de ne pas voir votre prochain passionné par ce qui vous passionne : moi-même, depuis mon enfance, je suis incapable de m’identifier aux goûts et aux schèmes de mes parents, de ma fratrie, de mes contemporains, et j’en souffre profondément.

    vous avez un commerce : bien de la chance.

    bref, vous représentez quelque chose pour votre prochain.

    ben vous ne connaissez pas votre bonheur.

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    • corinneperpinyacorinneperpinya Auteur

      Bonjour Monsieur.

      Je n’ai pas de commerce. Je ne suis pas si chanceuse finalement.

      Vous m’excuserez votre commentaire m’est apparu par la fin. Votre absence de curiosité de savoir à qui vous écrivez ne me donne pas envie de vous lire. Je suis une mauvaise personne. Je ne me changerais pas. Mais j’ai validé votre commentaire qui intéressera peut-être quelqu’un.

      Je reste en cohérence avec mon billet :

       » À ce lieu commun « il faut prendre les gens comme ils sont », j’ai choisi de répondre non. Pas tout le temps. »

      Faîtes de même, je vous assure, ça libère. La vie est trop courte.

      Je vous souhaite une très bonne année 2014 (et pour les autres aussi, je pense que nous ne communiquerons plus donc je prends les devants.)

      Cordialement Monsieur.

      Répondre
  11. Rem*

    @Monsieur Paul, « donneur de leçon à une petite bourgeoise » :

    1-Tu dois savoir que saint Paul fut un valeureux guerrier romain qui fut frappé sur le chemin de Damas par le message libertaire d’un certain Jésus (plus anar que saint, prophète ou dieu), message où il n’a rien compris : la preuve, il l’a trahi en fondant « sa religion chrétienne », pyramidale, selon le schéma de l’Empire Romain… Il en est sorti la papauté, les schismes, etc. Bref ce Paul a fait beaucoup plus de dégâts qu’aucun autre guerrier, Attila compris !

    2-Tu dois savoir (ou devrais savoir) que TOUS les Empires, Royautés, Républiques, etc. reposent sur un pouvoir apparent légal (l’État…) qui masque le VRAI pouvoir, hier des croyances en des Dieux (ou un seul : c’est pire) pour justifier l’ordre pyramidal de nos sociétés humaines…
    CE DIEU est désormais LE FRIC, dictature mondiale des injustices sociales.

    3-Tu devrais savoir que TOUS les hommes de toutes catégories sociales ont plus ou moins conscience de ces inégalités. La plupart ont la veulerie d’y participer, pour de minuscules pouvoirs (du  »mec sur la nana » par exemple) et pour de grosses ambitions de pouvoirs (affaires, politique, religieux…).
    MAIS qu’il a toujours existé des gens (tes  »saints » Marx, Bourdieu, etc.) qui ont trahi leur classe bourgeoise, comme bien des prolétaires ont trahi la leur.
    MAIS qu’il a toujours existé des ARTISTES dignes du nom dont la créativité est un don pour tous les humains, même s’ils furent  »dans le système »…
    MAIS qu’il a toujours existé des mouvements autonomes ceux des JEUNES de diverses origines sociales confondues.
    MAIS qu’il a toujours existé beaucoup d’aventurier(e)s-de-vivre, la plupart inconnus à jamais, mais qui ont beaucoup influencé en bien (et c’est toujours le cas) leur entourage. Parmi les quelques uns passés à la postérité post-mortem tu cites Rimbaud, à la fois artiste, jeune, aventurier… auquel j’ajouterai volontiers au moins Gauguin…

    Bref, Paul, tu peux te mettre une auréole de saint ou pas. Mais tu fais erreur !

    Répondre
    • paul

      c’est pas moi qui ai cité Rimbaud… je reprenais le démarrage de l’auteure de l’article.

      ensuite, ça m’a beaucoup amusé votre liste du crédo anarchiste bien classique s’irritant à l’emploi d’un terme qu’il prend directement au sérieux alors que le décalage de son emploi indique une certaine ironie…

      sans compter que justement, ce qui m’a d’abord frappé dans le discours de l’auteure, c’est la reprise d’un fond de commerce idéologique marqué de contradiction dans leurs associations d’idées, entre l’origine du siècle des lumières, et les révoltes poétiques indiquées… finbref, son article m’est apparu comme la leçon de bon goût classique asséné par des représentants d’une certaine classe sociale, ou d’un sous groupe d’une classe sociale, se caractérisant par la fierté d’un bagage culturel intellectuel et littéraire particulier, en différenciation d’autres bagages, moins littéraires ou moins intellectuels, et toujours démarqués d’une image religieuse…

      pis alors le plus drôle, c’est le ton des remarques, classique dans les groupes de gôche… on est des donneurs de leçon quand on exprime un désaccord profond… et on nous dit : « tu devrais savoir »…

      ben faut pas vous étonner si y’a pas mal de gens qui ne soutiennent plus vos mouvements hein, même quand de par leur sensibilité, ils sont très peu individualistes, pas ambitieux, pas franchement amateurs de messe…

      ah wouai tient, j’aurais du rajouter quelque chose dans mes indications à propos de Saint Castro aussi hein…

      Répondre
      • corinneperpinyacorinneperpinya Auteur

        Vous maîtrisez à merveille l’apologie du vide. Profitez de votre vie avec ceux qui ont l’heur de vous plaire. Vous faîtes un peu pitié, sans vous manquez de respect…

        Répondre
  12. Fleur Delacour

    Inutile pique contre Alain Finkielkraut, qui pourtant montre livre après livre, ainsi que dans son émission de radio Répliques (l’une des dernières où l’on parle vraiment de culture), qu’il a une connaissance et un amour immodéré de la littérature.

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    • corinneperpinyacorinneperpinya Auteur

      Nous avons connu un monsieur allemand qui adorait la peinture. Ça n’en a pas fait un humaniste. Bien au contraire. Finkielkraut véhicule un ramassis de haine. Mais il faut bien qu’il trouve un public…

      Répondre
      • Else

        J’écoute Finkielkraut le samedi matin: « Répliques » quand je peux. Sincèrement, ( même si je ne suis pas tjrs d’accord avec lui et s’il peut m’agacer), je ne le trouve pas haineux. Intellectuellement, il me semble honnête. Il me semble désemparé…Souvent.

        Répondre
    • corinneperpinyacorinneperpinya Auteur

      C’est ce qu’on en fait non ? L’art répond à des questions que l’on ne se pose pas et donne des réponses à des questions que nous n’avions pas non plus. Enfin, je crois…

      Répondre
      • Else

        Je ne sais pas trop…Ce qui caractérise l’art, à mon avis, c’est sa gratuité. Peut-être que l’art pose ou répond à des questions. Quand une oeuvre est très démonstrative, à quoi se rattache-t’elle? Bon, là , je crois que je m’égare un peu du thème initial.

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  13. VALBRUN

    Bravo pour ce billet. Comme je me retrouve dans cette « exigence » (et non cet « élitisme » maintes fois cité à tort par ceux qui peut-être se sont sentis atteints dans leur « intégrité » littéraire… tant pis pour eux, et la caravane passe…). Oui, l’exigence pour ce que l’on consomme, dans tous les domaines, et ce qui nous entoure (capital), est une ligne de conduite et de vie qui me devient un vrai Credo. La musique est un 2e domaine d’activité, et là aussi, libre aux autres d’écouter des niaiseries, de la soupe variétoche, et de pseudos artistes ou bellâtres pop/rock, à la 1ere place des bacs avec des compos à 4 accords et des textes au-dessous du niveau d’un Brevet des Collèges. J’ai aussi un « petit blog », où en tant que pro du tourisme, je rédige principalement sur ce sujet. Il n’intéresse pas grand-monde, peu importe. J’essaie de transmettre des informations utiles aux possibles voyageurs et autres curieux, dans un français correct. Mais notre société actuelle, et quoi de plus naturel que d’examiner les contenus des réseaux sociaux pour finir de s’en persuader, est friande d’empoignades, de coups de gueule, de sensationnel et de buzz, dont l’origine est souvent médiocre : faits divers, sujets de société superficiels ou sensationnels, étalage de vie privée, selfies soigneusement mis en scène, « j’y suis, donc je suis ! ». Très peu pour moi. Merci pour votre lucidité, et pour cette exigence justement, qui fait la guerre au vulgaire. Il y a encore bien du boulot. :-) PS : vous avez gagné une abonnée. Bonne année.

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    • corinneperpinyacorinneperpinya Auteur

      Merci beaucoup. Je me suis sentie un peu dépassée par les réactions. Mais, dans l’ensemble, ça se termine bien 😉 Bizarrement, tout ce qui est positif n’a pas été retenu… Ça m’interroge autant que la fronde. Soyez la bienvenue en tout cas ! Tous mes voeux.

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  14. Johnathan R. Razorback

    Beau billet, sincère et juste.

    Il faudra rappeler à M. Paul qui croit voir une apologie d’auteurs bourgeois n’importe où que Baudelaire était sur les barricades en 1848 et que Rimbaud a dédié des poèmes à la Commune de 71.

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    • corinneperpinyacorinneperpinya Auteur

      Je crois que ce Monsieur s’est offert hier une petite séance d’onanisme. J’espère que ça lui a fait du bien 😉
      Merci pour les précisions (et la première phrase de votre commentaire ^-^).

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  15. nounourse

    Beau texte, dans lequel transparait l’exigence que vous vous appliquez à vous-même !
    En vous lisant, je me suis dit que c’était probablement parce que je partageais une grande part de ce vous partagez ici, que je n’ai , pour ma part, pas le courage de tenir un blog ! Je me contente de participer à un forum politique qui reste de bonne tenue … c’est un peu moins « engageant » personnellement .
    Mais je vous dis bravo.
    Et j’en profite pour vous dire que cette formule d’un blog à plusieurs mains qu’a choisi Babordages, donne un résultat vraiment passionnant :
    Bonne continuation à vous tous.

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    • corinneperpinyacorinneperpinya Auteur

      Merci beaucoup et contente que ce billet vous parle. Mais si j’en crois quelques retours plutôt agressifs (étrange non ?), ce qui a de la tenue c’est de remercier pour toute la médiocrité dont on nous abreuve. Je souhaite donc à Nabilla de continuer son oeuvre en espérant qu’un Nobel de littérature la récompensera. Ainsi, je rentrerai pile poil dans le moule des moutons. Je m’en fais déjà une joie 😉
      (Sinon, continuez à être vous aussi exigeante, l’être est un honneur pour soi-même. )
      Merci pour vos encouragements pour Babordages. Ça fait du bien !
      A bientôt !

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  16. Nelly

    J’ai eu beau relire votre texte trois fois. Dix fois. Et plus une fois ce matin, et je vous avoue, je n’y crois toujours pas. J’ai parcouru vos échanges sur le blog de Sophie Gourion, Tout à l’égo. Dedans, je n’y vois rien de très passionnant, et surtout, je ne comprends toujours pas le sens de votre billet que j’ai découvert il y a deux jours. Je l’admets, je n’ai jamais lu aucun autre de vos papiers, donc je me fais une impression de votre personne (car qu’est-ce qu’un papier de blog, si ce n’est un peu de soi ?), un peu terrible. Pour une libraire, avoir un tel mépris (désolée de réemployer ce terme qui me semble pourtant juste, le choix des mots pour moi aussi est important, je suis aussi une indécrottable méchante pas belle bouh) pour les clients.

    Qui aime la vulgarité à part Bigard sérieusement ? Se targuer d’être une « exigeante » en pissant à la face de tous ceux qui dévorent avec passion du Gavalda ou du Musso me fout les boutons. Les vrais, les purulents, les pas beaux. J’ai honte de votre texte et pourtant je ne l’ai pas écrit. Qui êtes-vous pour affirmer que telle ou telle chose c’est tout pourri et à foutre à la benne ? Quel type de prétention vous fait vomir sur Coelho et verser des « larmes de sang » quand vos amis n’ont pas aimé ce que vous daigner considérer comme de la vraie, la belle « littérature » ? Vous qui l’aimez, la littérature, devez savoir qu’un livre est une aventure, une rencontre, un plaisir. Tant que le plaisir est là, c’est l’essentiel. Lire du Levy sera toujours mieux que de regarder les « anges de la téléréalité » sur W9, non ? Je veux bien croire, comme vous l’affirmez péremptoirement dans les commentaires de Tout à l’égo, que vous êtes considérée comme « l’une des meilleures », mais à mon sens, non, vous n’avez pas l’apanage du bon goût, de la qualité où du talent (qui d’ailleurs l’a ?). D’autant plus que vous admettez refermer un livre au bout de 30 pages quand il ne vous parle pas ou vous ennuie… En période de rentrée littéraire, cela se conçoit. Mais en fait non : vous avez du passer à côté de vraie pépites. Bref, ce mot dans tous les sens pour vous redire je n’ai pas compris. Et que moi aussi des larmes de sang me sont coulées des joues en lisant cette note. Je vous souhaite aussi, en retour, d’aller mieux. Bonne année. Nelly

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    • corinneperpinyacorinneperpinya Auteur

      Chère Nelly,
      Je vous propose de faire vôtre les dernières lignes de mon billet :

      « Ce que je m’autorise, je te l’accorde aussi. On ne se lit plus. On ne se parle plus. Tu vas voir, on va aller mieux. Et tout ce temps que nous n’aurons pas perdu à se chamailler, je vais le garder pour lire. »

      Le monde est vaste, rempli de gens tout aussi gracieux que vous.
      Je vous informe que Bigard rempli le stade de France. Vous avez le droit de le nier ou de ne pas le voir. Mais c’est une réalité que vous devriez méditer. Cela dit, vous avez, vous aussi, le droit de mépriser ces millions de gens…

      Ne vous inquiétez pas en me souhaitant d’aller mieux. Je vais très bien. Je n’ai pas pour habitude de me laisser aller à la déprime face à des commentaires de gens qui, sauf votre respect, ne me sont rien.
      Vous avez honte de mon texte. Et bien, il ne faut pas. Une telle empathie vous honore et vous ridiculise à la fois. Vous ne le méritez pas, j’en suis sûre.

      Vous savez, que 10 lignes dans un billet aussi long, vous mette dans un tel état, en dit bien plus sur vous que sur moi.

      Je vous souhaite une très bonne année avec ceux qui vous sont proches.

      Répondre
  17. Nelly

    Merci pour votre réponse Corinne. Ça va, vraiment, je vais m’en remettre de ce texte (2014 semble être une belle année, tout va bien et bien aller :-)).

    D’autant plus que c’est le premier texte que je lis de vous, je ne désespère pas d’être touchée par des jolies pépites dans vos autres écrits. Je m’excuse pour le mot « honte » que j’ai employé, j’admets la stupidité du mot pour un simple texte de blog qui m’a laissé (je l’admets) pantoise. Vous avez certainement raison, je ne mérite pas votre billet. Simplement, je suis restée interloquée, à côté (mais pas ridicule pour autant :-)). Pas grave, tout ira bien.
    Re-bonne année à vous.

    Nelly

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    • corinneperpinyacorinneperpinya Auteur

      De rien Nelly. Il me semble que vous répondre est la moindre des choses. Mon échange avec Sophie hier sur son blog est la preuve que, non seulement, je ne rechigne pas à débattre avec des personnes qui ne pensent pas comme moi (d’où le biais surfait du « mépris » à mon sens, mais bon…) mais que, par exigence ( 😉 ) j’essaye de le faire le plus poliment possible et le plus précisément. Je pourrais juste envoyer paître ceux qui n’ont pas aimé. Je ne le fais pas.

      Ce texte n’est pas un ersatz qui me serait venu dans la nuit. J’écris et pense comme ça sur de nombreux sujets. Ainsi, je crains, que vous ne trouviez chaussure à votre pied dans mes autres billets 😉
      Mon souhait n’est pas de monter un fan-club de gens en accord avec ce que je pense, mais de créer du débat, de susciter des échanges. J’ai parfaitement réussi. Je détesterais un monde où nous serions tous d’accord. Reste juste qu’à ne pas extrapoler des propos et ignorer ceux qui les démentiraient.

      Mais Babordages étant un blog collectif, je ne saurais trop vous encourager à lire mes chers camarades de jeu un peu moins « sanguins » que moi (et avec qui je suis pourtant amie. C’est donc possible…)

      Ce que vous ne méritez pas c’est de vous mettre chiffon pour un bidule écrit au milieu de millions d’autres. Je ne me permettrais pas de considérer que vous ne mériteriez pas mon billet. Ce serait le fruit d’une prétention, n’en déplaise au jugement définitif que vous portez sur moi, qui m’est étranger.

      Comme je le dis dans le billet (mais bizarrement personne ne le relève), le net regorge aussi de textes merveilleux venant de personnes lambda avec un talent que j’envie. Je vous conseille ces promenades, ces personnes valent la peine qu’on les lise.

      Bonne fin de journée Nelly.

      Répondre
  18. Mentalo

    L’honnêteté m’oblige à répéter ici ce que je viens d’écrire chez Sophie Gourion. Personne ne nie à personne le droit d’être exigeant quant au choix de ses lectures, ni d’espérer qu’on soit abreuvés d’un peu moins de caca cathodique (je dis ça, je peux difficilement juger, je n’ai plus la télé depuis 2001, pour cette raison d’exigence avant tout). Je vous rejoins sur ce point. Par contre, on ne peut nier à personne non plus le droit de s’exprimer de la manière qu’il veut ou peut sur le support de son choix (blog par exemple). Chaque écrit trouvera son lecteur je pense, et quand bien même, il aurait encore le mérite de satisfaire ou de soulager son auteur. Quant au choix des lectures, je rejoins Sophie, il vaut mieux lire de la « littérature de gare » que rien du tout, on ne sait jamais que l’appétit vienne en mangeant.

    Par contre, là où votre texte est effectivement exigeant voire élitiste, le ton de vos réponses aux commentaires discordants me paraît assez condescendant et empreint de supériorité. Effectivement vous êtes ici chez vous, mais je trouve cela dommage – et inviter quelqu’un à passer son chemin n’a jamais fait avancer la littérature. (Ceci dit, je n’ai absolument rien vu passer du débat enflammé sur Twitter qui serait peut-être une explication à un tel mordant de votre part.)

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    • corinneperpinyacorinneperpinya Auteur

      L’honnêteté m’oblige moi, à dire, que tout ça commence à me fatiguer. Mais vraiment. Voilà 4 jours que j’essaye de répondre à tout le monde. Avec respect. Avec la tolérance inhérente à des avis divergents. Répondre avec courtoisie en dépit de jugements dégueulasses sur ce que je serais ou ne serais pas, de gens qui me « connaissent » depuis 4 jours…
      Je parle dans ce billet de ce qui me paraît, à moi, un abêtissement général et je m’en désole. De la société. Médias, politique, culture.
      Je n’ai jamais fait de refus de vente d’un Lévy, Musso ou Gavalda. Je n’ai jamais insulté un seul client qui venait les acheter.
      J’exprime une opinion personnelle. Je ne menace personne des pires maux de la terre si on ne pense pas comme moi.
      Je subis depuis 4 jours une violence qui, plus que je ne le voudrais, me laisse assommée et, je l’avoue, j’arrive à bout d’énergie.

      Vous trouvez mes réponses aux commentaires « condescendants et empreints de supériorité » ? Quand je n’ai pour souci que de répondre du mieux possible à tous commentaires non dépourvus d’arguments, en étant courtoise, parce que, je l’ai bien compris, que je puisse avoir du respect pour des personnes qui n’auraient pas apprécié mon billet, ça ne colle pas bien avec le sale jugement que vous portez sur moi.
      J’en suis désolée. La prochaine fois, j’écrirai un « vas te faire foutre connard » comme ça vous pourrez vous taper sur les cuisses en vous réjouissant que je sois vraiment l’abrutie que vous pensez avoir lu.

      Vous savez, je suis une poussière, faire avancer la littérature serait un rêve pieu mais qui n’est pas à ma portée. Là aussi, navrée de vous décevoir, mais je n’ai pas cette prétention. Je ne suis pas, non plus, l’égérie du bon goût, de la bonne pensée. Je m’exprime en toute liberté avec mes mots, le ton qui me sied. Ça vous déplaît ? Ça vous ennuie ? Je devrais pour ça vous insulter, vous répondre avec un vocabulaire qui n’est pas mien, un ton qui vous conviendrait ? Qu’est-ce que je peux dire d’autre que « ne me lisez pas, ne me parlez pas » ???

      Je ne suis pas ce que tant de gens on vu dans ce billet. J’ai le droit de le dire, de me défendre d’une image qu’on me colle et qui, non contente d’être fausse, est dégueulasse ? Dites, j’ai le droit ???

      Pour un billet de rien, je découvre une meute qui est ce qu’elle me reproche. Celle qui doit se flageller et se remettre en question, c’est moi. Très bien. Je prends note de ma terrible imperfection dans ce monde de parfaits.
      J’en prends note et je m’en exclus avec un plaisir que je vais avoir du mal à taire.

      Répondre
  19. Rem*

    Bravo, Corinne !
    Je comprends ta lassitude, j’ai connu cela, et je l’ai revu chez un ami libraire libertaire qui a fini par… fermer boutique, hélas pour nous TOUS…
    TIENS BON !!!!

    Répondre
  20. guédas

    J’arrive ici bien après la bataille parce que je rechigne le plus souvent à participer aux commentaires. J’avoue humblement que ceci parait trop souvent tourner à une sorte de guerilla urbaine ou je ne comprends goutte. Je pose malgré tout quelques considérations sur le vif. Montaigne disait  » un suffisant lecteur découvre souvent ès écrit d’autrui des perfections autres que celles que l’auteur a voulu y mettre « . C’est un peu ce qui m’est venu en voyant les lectures que certains avaient faits de ce billet. Ceci n’engageant que ma personne j’avoue ne pas comprendre qu’on puisse voir comme du mépris pour le lecteur une certaine angoisse devant la place accordé à des Marc Levy ou quelques autres. Qui croit ici vraiment que le choix du lecteur s’y résume forcément ?  » La société de consommation appelle libeté le fait de pouvoir satisfaire les besoins qu’elle a elle même suscitée « . Ces besoins de Marc Lévy ou de Blockbusters hollywoodiens n’ont pas été dicté que par le goût mais aussi par des blitzkrieg médiatiques. il arrive d’ailleurs que ces blockbusters soient de bonnes factures. Mais je n’ai jamais songé à confondre les chiffres de fréquentations des salles de cinémas avec des suffrages populaires. Sauf à mettre à égalité les campagnes de promos du prochain Batman avec celui du prochain film de Sharunas Bartas.
    Quand à ce qui est des blogs j’ai depuis un moment déjà renoncé à explorer chaque semaine des blogs simplement parce que tout le monde le fait. J’ai appris à fureter comme chez les bouquinistes que j’affectionne. Il nous appartient à tous de ne pas se laisser aller à cette illusion que tous nos choix sont libres. Je ne vois rien dans ce billet qui m’incite à croire le contraire. bisous à Corinne.

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    • corinneperpinyacorinneperpinya Auteur

      Merci pour ce gentil commentaire JP. Je disais à Nelly que je trouvais, aussi, que les avis de chacun sous ce billet en disaient, aussi beaucoup sur eux. Un jour, je te raconterais les formations en librairie où la gestion de stock n’est pas le principal 😉
      Tu parles de la société de consommation et c’était précisément elle que je voulais pointer. Je ne sais pas pourquoi il n’y a que ces quelques lignes sur les livres et les blogs qui ont focalisé toute l’attention. Aujourd’hui encore ça reste un mystère…quoique…
      Des bisous à toi aussi Jean-Philippe.

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  21. @maquizzzard

    Le pâle éclat d’un soleil finissant.

    Quand ce monde aura fini son temps, que restera-t-il de tout cela ?
    Des essaims d’éphémères affolées s’asphyxiant sous la neige sale.
    Les eaux brunes charriant les humeurs de la terre, le vermillon d’un soleil épuisé.
    Des caddies vides et rouillés, le vent glacial entre les disques durs.
    Une banque éventrée qui aura vomi son or, des liqueurs éventées, des encres évaporées,
    Du sang séché sur de la viande incertaine.
    Les mots effacés, des images arrachées,
    Des griffures dans le salpêtre, des ombres imprimées sur les murs décrépis.
    Des trochlées, des apophyses, des métacarpes éparpillés.
    La terre affranchie du temps, et les restes du temps livrés au néant.
    De vieux souvenirs à jamais dissipés,
    Et dans le vent, tourbillonnant, la page d’un livre, un peu cornée.

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  22. Juliettemdc

    Je suis étonnée par le mépris de ce billet. Mépris culturel d’une femme qui, apparemment ayant une très belle image de sa culture et de ses connaissance, se permet de juger les petites gens, qui lisent – oh mon dieu ! – de la « littérature de gare » ou de la « déchetterie géante » (je suppose que le site « Babordages » ne rentre pas dans cette catégorie).
    Pire, mépris qui se traduit par une véritable violence symbolique envers ces petites gens qui n’ont pas votre culture, votre sensibilité littéraire et artistique et votre vision de la culture. Vous, qui êtes si cultivée, je n’ai aucun doute que vous ayez lu Bourdieu, vous comprendrez donc très bien cette notion de « violence symbolique » qu’imposent les élites cultivées et dominantes à une population qu’ils jugent inférieure.

    C’est triste de vous lire, très triste. Je me demande à quel point vous vous magnifiez au regard de cette population d’incultes que vous jugez. Je suis loin de prétendre, en ce qui me concerne, que je possède la « vraie » culture, la « vraie » sensibilité littéraire, pourtant, je soupçonne que ma sensibilité littéraire se rapproche de la votre. Je préfère Faulkner à Lévy, et j’ai pris beaucoup de plaisir à lire la « Princesse de Clèves », livre qu’on a pu jugé dépassé, désuet et inintéressant. Pourtant, je ne souhaite en aucun cas juger ceux qui lisent Lévy, Mussot et tout ceux que vous considérez indignes d’écrire des livres. Je considère depuis toujours que la lecture doit être un plaisir, un instant d’émotions, de sensations. Et donc tant mieux si certaines personnes trouvent cette passion qui vous anime quand vous êtes pris dans une aventure romanesque, dans ces romans là.

    Plutôt que vous portez juge de la culture, ce qui supposerait que vous ayez tout lu, tout vu, tout compris (mais à lire votre post, je me demande si ce n’est pas là ce que vous pensez de vous même) et de vouloir imposer votre culture à des individus qui n’ont pas forcément envie de la lire (est-ce déplorable ? Je ne sais pas, chacun fait ses propres choix, certains aspirent à ne pas connaître Musil ou Nietzsche et c’est tout à leur honneur), je vous invite à lire un ouvrage sociologique tout récent mais absolument magnifique sur ces individus que vous jugez si ignorants et presque « péquenauds »: « Les petits blancs. Un voyage dans la France d’en bas » d’A Patricot. Vous sentirez peut être à quel point les jugements comme les vôtres peuvent être stigmatisants et très lourds à porter.

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