Pique-nique
Auparavant, tout seul sur mon petit blog perso, je n’étais rien, pour citer la bonne parole de notre vénéré Manipresque.
Mais dans ma rienitude, j’avais adopté un parti-pris, je m’étais imposé une ligne directrice un peu à contre-courant de ce qui se pratique un peu partout sur les zinternettes. Celui de prendre un peu de recul sur les événements, et de m’intéresser davantage à leur contexte, leur berceau.
Après tout, pour l’immédiateté, il y a Twitter, et tous les blogueurs 117 fois plus réactifs que moi.
Ce choix n’avait rien d’anodin.
Non, ce n’était pas en réaction à la compression inexorable du temps politique et médiatique, qui fait que les intempéries chassent les scandales qui chassent les faits-divers qui chassent les morts célèbres qui chassent les marronniers en tous genres des antennes et des unes.
C’était parce que j’ai la faiblesse de croire que cette différence de focale est en fait le nœud de toutes les incompréhensions entre défenseurs du #PlanA et défenseurs des #PlanB.
Car l’hypothèse consciente ou inconsciente des défenseurs du PlanA, c’est que le monde suit son petit bonhomme de chemin, et qu’il faut le gérer, au jour le jour, au gré des péripéties. Certes, la route est parfois chaotique, parfois glissante, tante Germaine est un peu envahissante, et parfois, on a un accrochage et on se cogne le genou droit sur la boîte à gants, et ça fait mal, mais ça ira mieux demain, et dès que le soleil reviendra, on pourra pique-niquer dans un champ le long d’une charmante départementale, sur une nappe à carreaux, sous le regard bienveillant de sympathiques bovidés aux longs cils, bercés par le doux son des cigales et des oiseaux.
Alors que ces Cassandres de promoteurs de PlansB sont comme de gros nuages de pluie qui viendraient déverser leur négativité sur le pique-nique potentiel, en criant au loup, au secours, réveillez-vous, ouvrez-les yeux, le système et la crise sont des notions interchangeables, et à l’instar des ex-Pays de l’Est, notre modèle de société connaît un effondrement, il vit ses derniers jours, et tout ce qui nous arrive est la conséquence directe de choix ou de non-choix, mais en tout état de cause le résultat de décisions politiques et individuelles et en aucun cas un châtiment divin ou la faute à pas de chance, car l’économie n’est qu’une idéologie, et certainement pas une science, et il n’y a donc pas un instant à perdre pour penser et mettre en œuvre une autre organisation de la société, plus humaine, avant que la fin du pétrole, la destruction de la nature et le changement climatique et l’accaparement des derniers centimes en circulation par les happy-few ne nous précipitent dans la misère, la guerre et le chaos !
Une fois qu’on a compris cette différence de prémisse, tout commence à s’éclairer. Ou s’assombrir.
Le pique-nique fait autrement plus rêver.
En outre, à quoi ça sert d’expliquer à quelqu’un qui rêve (et qui sait qu’il rêve) qu’il rêve ?
Ah, mais lui expliquer qu’un autre monde plus mieux est possible, et qu’on peut le construire ensemble, ça ne fait pas rêver, ça ?
Si si, ça peut, mais n’est-ce pas opposer un rêve à un autre rêve, sachant que le pique-nique est plus facile à rêver ?
Alors, comment fait-on pour résoudre ces dilemmes ? Pluie contre beau temps ? Rêve contre rêve ?
Mots-clés : JPLQ, LeFeuilleton
Salut,
Perso je pense qu’il faudrait bosser dès maintenant sur un #PlanR, comme résistance, dès que l’autre facho sera élue, en 2017.
Quand on verra nos potes pas blancs être expédiés vers « leurs » pays, les « assistés » stockés en camps de travail comme ça commence en Allemagne actuellement, le retour de la peine de mort, l’interdiction de l’avortement, j’en passe et peut-être des pires.
Si j’avais la pêche et le talent, c’est ça que je préparerais aujourd’hui, et pas une vision supplémentaire, et sympathique, de « comment ça serait mieux si on était pas gouvernés par des connards », le tout sur internet, via des moyens non-institutionnels (TF1 et consort) et accessibles qu’à des gens suffisamment éduqués pour trouver de l’info en dehors des chemins tout tracés et, dans la plupart des cas, ne pas voter fn.
Cela dit j’ai pas encore tout lu sur ce site, je vais le faire et je continuerai sans doute bêtement à espérer, mais je suis sûr qu’avant longtemps il faudra passer en mode #planR, d’une façon ou d’une autre.
Pardon pour le pessimisme, et bon courage à tou(te)s
MG
@MG, merci pour votre commentaire, le premier sur babordages.fr !
À ce titre, et avant toute chose, je vous décerne donc officiellement et solennellement au nom de toute la cellule gauchiste le statut de Premier commentateur sur Babordages.fr !
Ah zut, on me signale dans l’oreillette que vous êtes le deuxième commentateur sur Babordages. Merci de contacter la Rédaction pour nous retourner ce prix qui vous a été remis par erreur.
Vous avez peut-être raison. Il est peut-être déjà trop tard pour le #PlanB, et nous ne sommes (pour l’instant) qu’une poignée de bits dans un océan de petaoctets.
Toutefois, il me semble qu’avant d’en arriver au #PlanR, il n’est pas inutile d’essayer de faire ce que l’on peut, dans la mesure de nos moyens (et faire un site, ce n’est peut-être pas grand chose, mais c’est du boulot, donc ce n’est pas anodin).
Pour résumer notre ambition :
1. Il y a les gens qui votent à droite.
2. Il y a les gens qui votent à gauche.
3. Il y a les gens qui votent à droite en pensant voter à gauche.
4. Et il y a Henri Guaino.
Si nous pouvons contribuer à encourager les 3 à rejoindre les 2, nous ne serons pas tout à fait inutiles.
Dommage ça m’aurait plu le titre de premier Barbodeur (Barbodageur ?). Deuxième, c’est bien aussi.
Sinon effectivement on pouvait déduire de mon message que je pensais que c’était inutile, donc je corrige, je ne pense pas que ce soit inutile, il y a juste des jours ou le moral est pas bon, trop de twitter sans doute !
Et bosser sur un #planB doit pouvoir créer un réseau utilisable pour un #planR.
Et puis c’était après l’apéro :p
Bon courage les amis !
@MG Publier un commentaire après une journée sur Twitter et après l’apéro, c’est en effet risqué.
Après consultation du service juridique, je suis au regret de vous informer que nous ne pouvons pas vous garantir de vous redonner le moral. En revanche, l’envie de ne pas baisser les bras, c’est jouable.
ah notre modèle de société connaît un effondrement, il vit ses derniers jours , ça fait 20 ans que j’entend ça. Je me permet donc de douter – comme simple citoyen- d’accuser l’avant garde éclairée de s’être endormie ou fourvoyée dans n’importe quoi, surtout après la crise de 2008 alors qu’elle avait un boulevard devant elle. #cousous
@Politeeks
Tu me mets dans l’embarras, parce que ce billet n’est qu’un hors d’œuvre, et que les plats suivants du repas abordent cette question… #teasing
Ah tu m’en vois ravi, et je veux des détails, hein pas des grands mots : des modes opératoires, du comment , ou quand et qui avec des choses précises.
Mais ce hors-d-oeuvre est déjà utile à la bonne digestion du tout.
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J’ai parcouru quelques articles sur ce blog et j’y reviendrai. C’est intéressant ludique et néanmoins sérieux.
Vous pouvez être fier et prendre « le melon » !
A bientôt !
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