L’Amour est à réinventer. Arthur R.

Parfois, tu ne sais pas pourquoi, toutes les choses ont un petit voile gris qui attriste la vision que tu pourrais en avoir. Pourtant, enfin, l’été est là avec sa lumière exceptionnelle. Les gens sont en vacances et tu les imagines a priori plus légers, plus coulants. On entend les petits cris de joie des enfants. Les chiens courent sur les plages, la gueule comme un sourire, oreilles au vent. Les peaux sont dorées et sentent bon les crèmes solaires, les sourires sont éclatants, les yeux pétillent. Et pourtant…

Il y a cette putain d’ambiance. Les #manifpourtous qui n’en finissent pas de nous pourrir le paysage. Cette droite française qui exploite et envenime ces haines. Le racisme, l’homophobie, je n’en peux plus… Cette escalade savamment servie par ces chaînes dites « d’info ». Arrive ce moment où j’ai juste envie de dire stop. À tout ça. Revient, la douceur de vivre !!

Bien sûr, je ne fréquente que des gens positivement dans la mouise. Qui va se faire expulser, qui se fait exploiter, qui se fait larguer, qui est en fin de droits… Eux ne sont pas en vacances bien sûr. La rentrée s’annonce tellement pire. Alors aller voir ailleurs, se reposer de ces heures d’attente dans les institutions chargées de les aider pour finalement s’entendre dire que, « Ah, mais il manque un papier… » et recommencer comme ça, tout le temps, toute l’année, oui, ils le mériteraient de se dorer la pilule sur une petite plage sauvage. Ailleurs. Peut-être même qu’ils y resteraient dans cet ailleurs.

Les infos qui passent, de Brétigny au Tour de France en faisant un détour par Trappes en ayant un oeil sur la Belgique, un autre sur la Grande-Bretagne, et tu sais que tu ne dois pas oublier l’Afrique du Sud où un grand homme s’éteint, tout ça leur passe au-dessus de la tête à mes amis miséreux. On se raconte nos galères quotidiennes et c’est triste à dire, mais le monde ne dépasse pas le périphérique…

Alors entre cette droite qui s’enfonce de plus en plus dans l’immonde, ce gouvernement qui continue à klaxonner en espérant que le mur se déplace, les imbéciles qui ne savent pas lire, les « copains » qui te font la morale, les cons qui te traitent de stal, les battements de ton coeur qui font de la tachycardie et que tu n’entends plus, je te jure qu’il faut un moral d’acier pour trouver l’envie de se lever.

En ce moment, nous avons tous des rêves un peu fous. Celui de prendre la poudre d’escampette. Parce qu’ici, ça sent mauvais, des relents de périodes que l’on croyait mortes à tout jamais. Cette « chose » dont on ne dit plus le nom. La chasse aux Roms. La traque des musulmans. L’inhumanité, quoi.

Tu vois Gilles Bourdouleix, tu es la goutte qui fait déborder le vase. On n’invoque pas Hitler impunément. Tu m’as pourri la journée et sûrement plus encore.

Tu vois Gilles Bourdouleix, ma patience a des limites et tu les as atteintes.

Tu vois Gilles Bourdouleix, je te souhaite le pire. Sincèrement.

Je me demande, en fait, si ce petit voile qui rend tout si sombre ne vient pas de ces lunettes de soleil portées sans discontinuer parce que, merde, nous avons encore les yeux rougis d’avoir pleuré.

Liberté. Égalité. Fraternité.

DTC