Petit lexique de novlangue de survie
Abstention : premier parti de France. Ignoré par les vainqueurs, brandi par les vaincus (qui l’oublient aussitôt). Il est de mauvais goût d’en parler en dehors des périodes électorales. Accolé à « dynamique », il désigne une nouvelle façon pour certains membres de la majorité de ne pas prendre de risque tout en se foutant bien de la gueule du monde. Exemple : certains députés de la majorité ont tenu à manifester leur abstention dynamique sur le TSCG. Sans effet aucun.
Croissance : mythe entretenu par la classe politique et les experts cathodiques. Promesse de jours meilleurs pour faire accepter les sacrifices d’aujourd’hui. Exemple : j’irai chercher la croissance avec les dents.
Dédiabolisation : opération de manipulation des médias par le FN, et plus globalement par les réactionnaires, en vue de se faire passer pour les alliés du peuple. Phénomène conscient, dénoncé par lesdits médias, mais pourtant opéré par eux-mêmes. Exemple : Marine Le Pen a réussi la dédiabolisation de son parti. Synonyme : prophétie autoréalisatrice.
Dérapage : propos racistes, orduriers, injurieux et/ou diffamants, relevant bien souvent du pénal. Fréquent chez les élus, notamment de droite (mais pas que). Exemple : nouveau dérapage d’un élu du sud-est sur les Roms.
Forte : sur le fil du rasoir de la xénophobie. Parfois au-delà. Exemples : la droite forte, la France forte.
Iconoclaste : adjectif désignant un personnage qui se dit de gauche mais qui est de droite, qui se dit de droite mais qui est d’extrême droite et ainsi de suite. Exemple : Manuel Valls, l’iconoclaste du PS.
Moderne/modernité : désigne la capacité à mener une politique libérale. Exemple : le PS renoue enfin avec la modernité.
Réforme/réformer : détruire les protections sociales. Exemple : Il est urgent de réformer les retraites.
Républicain(e) : faux ami. Accolé à un parti ou à une partie de la classe politique, l’adjectif sert à rétablir le caractère fréquentable de ses membres, malgré les faits. Exemple : la droite républicaine.
Sauver : son sens dépend du contexte. Quand il désigne les protections sociales, il est synonyme de réformer (c.f. plus haut). Exemple : nous devons sauver les retraites. Quand il désigne des entreprises, il s’agit de socialiser les pertes. Exemple : nous avons sauvé Dexia.
Socialiste : adjectif désignant un groupe de personnes allant de Gérard Filoche à Manuel Valls dont le seul point commun est d’avoir un siège rue de Solférino. Actuellement au pouvoir.
À compléter à l’envi. N’hésitez pas !
Mots-clés : Novlangue
Au début, ils étaient cinq.
Chacun dans leur coin, ils fulminaient abondamment. Don Quichotte des temps modernes, ils affrontaient les moulins à parole du TINA. En vain et contre tous, ils résistaient sur les Internets, confortablement assis dans leur fauteuil. Le couteau entre les dents, les doigts sur le clavier, leur combat héroïque était sans merci.
Ils firent, chacun de leur côté, ce constat amer : « Tout seul on est rien, ensemble on est trop ».
Logiquement, ils décidèrent d’être quelques uns.
Pédagogie : art d’enfumer les masses populaires ou comment leur faire prendre des vessies pour des lanternes.
Que du bon!
2 remarques constructives:
– Réformer s’applique aux protections sociales mais aussi au service public. Ex: réformer l’école.
– Des idées pour compléter la liste sur Twitter, rechercher #MotQuiMent.
Travaillons à tout ça ensemble, il y a de quoi occuper du monde!
Politiquement correct: museler la liberté d’exprimer des propos racistes. Exemple: N’en déplaise au politiquement correct, notre patrie est envahie par les Musulmans qui veulent détruire notre culture.
Bien-pensance : ensemble d’opinions peu appréciées de la droite qui, tout en prétendant lutter contre les attitudes victimaires, adore poser en martyre de cette bien-pensance. Utile pour récuser les opinions concernées sans autre forme d’argumentation.
Belle initiative. D’autant que jusqu’ici ce sont surtout les gens de droite et d’extrême-droite qui se sont livrés à cet exercice contre la gauche.
Celui qui me vient à l’esprit, vous l’avez traité dans bâbordages, c’est Pragmatisme:
Mot qui permet de faire avaler des couleuvres au bon peuple, et qui est le cache misère du manque de courage politique.
Et tous les mots véhiculés par les médias passeurs de plats, comme Compétitivité, Réforme, 35h, et j’en passe…..
Il manque le mot « décomplexé », qui a permis a la droite du même nom d’assumer les magnifiques dérapages (définition plus haut) de ces 6 dernières années.
(Synonyme: copéiste, xénophobe, raciste…)
Site sur la novlangue des journalistes ….et comment leur remonter les bretelles quand ils l’utilisent .
http://chevaliersduguet.free.fr/