Perfect Day
Voilà des semaines, que dis-je, des mois que je me moque, me gausse et ris des déboires de l’UMP. J’ai une détestation de ce parti aussi forte que du FN. Un mouvement créé pour un seul homme, qui à l’époque se nommait Nicolas Sarkozy. Il a construit sa machine de guerre. Il a réussi à rassembler les droites, a récupéré les exclus ou mal employés du FN, a fait les poubelles du Parti Socialiste. Et ça a marché. Frankenstein a été élu en 2007.
Je méprisais ce type comme ministre de l’intérieur et sa présidence, de mon point de vue, a été la pire depuis que je suis née. Je ne dresserai pas le bilan économique des 5 ans du Sarkozysme (tu verrais comment je gère mon budget, mon incompétence est avérée…). Non, je parle de valeurs morales, d’humanisme, de fraternité. Ce grand socle du « vivre ensemble » qui a été bafoué bien avant la création du honteux ministère de « l’immigration, intégration et identité nationale » assumé par le non moins honteux Eric Besson.
Ce quinquennat aurait été, selon l’expression consacrée, celui de la « droite décomplexée ». C’est sans surprise que j’écris ici que je préférais quand elle l’était… Déjà, qu’une parole raciste se développe chez ton commerçant, au marché ou à la terrasse des bistrots, il faut l’encaisser. Mais, quand elle se libère aussi au sommet de l’état, parmi les ministres, il est une marche que l’on franchit et qui fait peur. Tu sais, l’exemplarité…
Alors, bien sûr, on pourrait me rétorquer que « la gauche » ne va pas mieux. Ouais, cépafo…
J’ai été une militante encartée. Motivée, acharnée, enthousiaste, volontaire, responsable. Je ne vais pas te refaire l’histoire, mais ce que j’ai vécu aux Municipales m’a écœuré au point d’être incapable aujourd’hui de m’envisager de nouveau dans le feu de l’action. Je reste Front de Gauche. Je continuerai à suivre et à voter Jean-Luc Mélenchon. Qu’on ne m’en demande pas plus.
Ce petit aparté personnel pour dire que dans cette déroute UMPiste, ce sont aux militants que je pense. Aux sincères, ceux qui voient la politique comme un exercice au service de l’intérêt général.
Dans cette empathie militante, j’exclus, bien entendu, ces abrutis en rang d’oignons derrière le chef, le gourou devenu Paul Bismuth Ramirez. Ces atrophiés du bulbe pour qui, même (un miracle peut arriver…) s’il devait avouer, continueraient à le considérer comme une victime. De la justice, des médias, des « barons » de l’UMP qui veulent piquer sa place, de l’opposition, bref, des gens si cons qu’ils ne prennent même pas une minute pour se dire que là, ça commence à faire beaucoup !
À la lumière de ce que l’on sait sur ce que fût la campagne « Chirac/Balladur », de tout ce qui se raconte du rôle de Paul Bismuth Ramirez, qui peut être assez con pour être surpris de ce que l’on apprend aujourd’hui ??
Qui peut encore ne pas comprendre que l’UMP est morte (parce que Paulo n’en veut plus, trop gangréné), qu’il va (si la justice lui en laisse l’occasion) créer un autre mouvement à sa gloire pour une seule et unique raison : l’immunité.
Aujourd’hui le bonhomme est mis en examen pour CORRUPTION !!! L’ancien président de la République française !!! Assieds-toi 5 minutes et répète-toi ça en boucle. Corruption… c’est énorme…
Il a reçu dans ses bureaux les médias complaisants pour se refaire une virginité morale et politique à qui plus aucune personne dotée d’un cerveau en bon état de marche ne crois plus. J’ai rêvé, souhaité, espéré voir débouler dans ce bureau un Edwy Plenel chargé des dossiers… Mon rêve a fait plouf…
Nous apprenons, dans cet article du Monde, qu’à l’écoute des conversations entre Paul Bismuth et son avocat, il a bien été question de promouvoir le juge Azibert :
« Je l’aiderai », répond M.Sarkozy, qui lâche cette phrase à propos du magistrat : « Moi, je le fais monter. »
Alors, bien sûr, dans la hiérarchie des mauvaises nouvelles, entre les saloperies de ce gouvernement, ce qui se passe entre Israéliens et Palestiniens, la Syrie, l’Europe en débandade, les nationalismes qui s’exacerbent et, bien sûr, le fait quasi certain que tout ça fait le jeu du FN, la déroute judiciaire, morale et politique de Paul Bismuth Ramirez n’est pas de première urgence. Certes…
Comme j’ai déjà eu l’occasion de l’écrire, je suis née en France par hasard. Je ne me sens ni d’ici, ni d’ailleurs. J’ai fait du monde ma patrie. La Marseillaise me tire bien moins de larmes que l’Internationale. Mais ma réalité d’aujourd’hui c’est que ce pays dans lequel je vis, par l’obstination, le courage, l’incorruptibilité de certains magistrats et l’investigation honnête de certains journalistes, vient de mettre en examen le précédent président de la République française pour corruption.
Ben tu vois, jamais, never, jamas, j’aurais pu imaginer que cela puisse être possible. Jamais.
Au début, ils étaient cinq.
Chacun dans leur coin, ils fulminaient abondamment. Don Quichotte des temps modernes, ils affrontaient les moulins à parole du TINA. En vain et contre tous, ils résistaient sur les Internets, confortablement assis dans leur fauteuil. Le couteau entre les dents, les doigts sur le clavier, leur combat héroïque était sans merci.
Ils firent, chacun de leur côté, ce constat amer : « Tout seul on est rien, ensemble on est trop ».
Logiquement, ils décidèrent d’être quelques uns.
Hum, l’UMP a été créée par et pour jacques Chirac en 2002 (http://fr.wikipedia.org/wiki/Union_pour_un_mouvement_populaire). Sarkozy s’en est emparé le temps venu.
Et si Sarkozy a des déboires judiciaires aujourd’hui, c’est bien dû au fait qu’il n’a pas été réélu, et donc que certains, dont moi, ont voté CONTRE Sarkozy au deuxième tour (plus que pour Hollande). Je réitère que rien que pour ça, je ne regrette pas mon vote de deuxième tour. Pour le reste, …
Arf !
Zgur_