Pauvres actionnaires !
L’ouvrage commence sur un constat simple, banal, un de ceux que tu as peut-être déjà faits, un de ceux qui te font froid dans le dos.
En blind test, aujourd’hui, une interview d’un responsable du Front National, lorsqu’il évoque l’économie ou l’Europe, ressemble à s’y méprendre à celle d’un membre du Front de Gauche.
C’est douloureux. Ça pique.
D’une part, parce que nous voudrions ne rien avoir en commun avec ce parti qui fait feu de tout bois, de la haine de tout ce qui est différent en particulier ; d’autre part, parce que ce fait, avéré, donne un argument (minable, mais efficace) à tous ceux qui mettent un signe égal entre le FN et le FdG. Tous ceux qui t’expliquent que les extrêmes se rejoignent. Tous ceux qui vont t’affirmer que la politique économique de l’actuel gouvernement est de gauche (qu’ils en soient les partisans ou les adversaires), mais que, de toute façon, il n’y a pas d’alternative.
Je m’égare.
#StopBashing
Revenons à nos moutons.
Les questions qui se posent sont alors les suivantes :
Comment le FN, qui dans les années 80, souviens-toi, soutenait une politique économique reaganienne en est-il venu à s’en prendre aux marchés financiers, à la politique d’austérité, à la flexibilisation du marché du travail, aux privatisations ?
Ces sujets ont-ils été abandonnés, maltraités par la gauche (qu’elle soit de gouvernement ou d’opposition) pour que l’extrême droite s’en saisisse avec autant de vigueur ?
Depuis quand ce discours existe-t-il ?
Comment ce virage à 180 degrés a-t-il pu être négocié avec tant de facilité ?
Où est l’arnaque en somme ?
Pour y répondre, François Ruffin accompagné par quelques petites mains dans l’ombre s’est replongé dans quarante années de discours frontiste, de programmes, de tracts, de promesses, pour balayer sept thématiques allant de l’État à l’Entreprise en passant par les Services Publics, la Précarité ou l’Europe.
Si la lecture donne le tournis, on arrive malgré tout à bien déterminer ce qui sépare une Marine Le Pen d’un Jean-Luc Mélenchon. Il y a un océan idéologique, et c’est toujours utile de le rappeler.
Ceci sort demain, une centaine de pages pour 6€.
Bien évidemment, nous touchons 40cts par exemplaire vendu, aussi, nous t’encourageons à en offrir énormément à ta famille et à tes proches. Le canapé en cuir de vachette et aux accoudoirs en ronce de noyer depuis lequel nous fomentons la révolution commence à être usé, il faudrait que nous en changions, rapidement.
Sinon, pour un tiers du prix, tu peux te procurer le numéro 63 de Fakir qui abordait déjà ces questions.
Sinon, tu peux écouter Frédéric Lordon, c’est gratuit.
Tu fais comme tu veux, mais tu ne viendras pas dire qu’on ne t’avait pas prévenu !
j’ai reçu le bouquin aussi , je suis allé directement a la fin pour lire Lordon. Le reste viendra , étonnant livre qui titre actionnaire et parle de la truie.
oups, c’est en effet Emmanuel Todd qui parle des choses a la fin, des trucs à rappeler a des tas de gens sur le vote FN , sur les mots qui font que et autres.