Détournement
Imagine, nous sommes quelque part entre 2007 et 2012.
Nicolas Sarkozy est ton président, c’est regrettable.
Tu es dans l’opposition, c’est agréable, tu t’y complais.
Imagine qu’un avion veuille survoler la France.
Imagine qu’il soit possible que cet appareil accueille à son bord un ressortissant étasunien à l’origine de révélations explosives.
Imagine que Nicolas Sarkozy fasse interdire le survol du pays.
Imagine que ce soit l’avion d’un chef d’état (prenons la Bolivie par exemple) qui d’ailleurs se trouve à bord.
Imagine le bordel.
Je te passe les détails.
Imagine que les Boliviens se sentent outrés, humiliés.
Imagine qu’ils brûlent des drapeaux français, qu’ils jettent des pierres sur l’ambassade.
Où serais-tu ?
Tu hurlerais ton soutien au peuple et au président Bolivien ?
Tu serais en rage contre ce président qui n’en rate pas une ?
Ou bien tu trouverais que les réactions de ces gens sont un chouïa excessives ?
Tu trouverais que ce n’est qu’un couac ?
Sérieusement ?
Assieds toi un instant, prends un café et essaye d’y penser.
ouais. Les blogueurs solfériniens devraient se réveiller un peu là… Sont à la ramasse.
Hoho ! « Chouïa excessives » c’est de moi ! (pas une vraie blogueuse de gouvernement d’ailleurs, désignée comme simple amie de celui ci – je ne désespère pas de monter en grade…)
Bon, déjà, j’apprécie que cette note ne contienne aucun élément de disqualification du type #mekissoncon #quiche, #QId’huitre ect…) ça rend le propos beaucoup plus intéressant et l’échange nettement plus respectueux.
A la question, faut il penser que l’interdiction de survol du territoire par la France d’un avion présidentiel est une violation grave de la convention de Vienne (une première depuis 45 à en croire le « Grand Soir » / Très rares selon « Slate ») et que celle ci justifie 1) la colère de la Bolivie 2) des excuses et des gestes significatifs de la part France (et des 3 autes pays EU) ? Ma réponse est oui (sans ambiguïté aucune) J’ai d’ailleurs, avant de poser la question sur le « schouia excessif », posté un lien qui atteste de la violation manifeste.
A la question faut il penser que cette violation justifie que des drapeaux soient brulés, des ambassades (symboliquement) attaquées et le rappel des ambassadeurs ? Ma réponse est : je ne crois pas (avis personnel, sans aucune expertise en diplomatie et relations internationales – simple avis de Twittos, question que je me pose encore ce matin, 12h après avoir découvert les détails de cette affaire)
Sous Sarkozy aurais-je été plus virulente ? Oui certainement. Me plaçant dans l’opposition directe au chef de l’état d’alors, j’aurais fait feu de tout bois de ce qui peut contribuer à légitimement l’affaiblir. J’aurais en tout cas beaucoup plus insisté sur l’alignement de la France aux injonctions américaines. Mais aurais-je questionné la vitesse de l’escalade et la dégradation rapide du climat diplomatique en nos 2 pays (un schouia excessives donc) ? Très certainement aussi.
L’avenir nous dira si oui ou non le rappel des ambassadeurs était une réaction proportionné / adaptée / réaliste à cette violation manifeste.
Tu notes que nous sommes tout de même dans la rubrique #Mékissonkons ici. Elle aurait pu s’intituler #facepalm, mais nous sommes taquins.
D’une manière générale, j’essaye de juger les actes en dépit de celui qui les commet (je n’y arrive pas toujours, je le concède bien volontiers). J’aurais trouvé ça lamentable (euphémisme) sous Sarkozy, je trouve ça déplorable sous Hollande.
En ce qui concerne les réactions des Boliviens, je trouve qu’il y a mille autres violences qui méritent d’avantage d’indignations que des drapeaux brûles et des pierres jetées par une population qui s’est sentie humiliée.
Hello,
Je ne condamne pas les actes des Boliviens, je parlais de réactions excessives (pas inacceptables, pas condamnables, pas inadmissibles), . Ils font bien ce qu’ils veulent, nous commettons bien des violations d’accords internationaux de notre coté 😉
Je comprends que tu t’indignes des arbitrages du quai d’Orsay, c’est légitime et cohérent, et surtout, toi aussi, tu es bien libre de faire ce que tu veux quand tu commentes l’actualité.
« J’aurais trouvé ça lamentable (euphémisme) sous Sarkozy, je trouve ça déplorable sous Hollande. » Ben, pareil, je te le signe et je l’écris. Pire, je crois que c’est une bourde. Car si les gars avaient voulu vraiment bloquer Snowden, ils auraient fait autrement. Donc on a perdu sur les deux tableaux
Mais à vrai dire, je crois qu’il y a plus grave.
Tiens, sous Sarko, on s’est rapidement passé sur ces sujets (l’OTAN, wikileaks, etc). Pourquoi ? Parce qu’il y avait plus grave chez nous.
@juan
Non, il n’y « avait pas plus grave chez nous » en fait. C’est ce genre de tropisme provincial qui nous fait passer à côté de l’essentiel, à l’époque comme aujourd’hui.
@Sknob @fabu_land
La presse française et internationale relate de l’affaire Morales/Snowden et de ses suites, avec beaucoup de constance (voir ma TL si nécessaire). Vous l’auriez constaté si vous n’aviez pas déjà détourné le regard.