Offrande, 2e partie
Si Comme tu as lu l’épisode précédent du #LeFeuilleton, tu vas peut-être me dire que je ne fais que jouer sur les mots, mais qu’en attendant, si tout le monde s’y convertit, à la politique de l’offre, même les « socialistes », c’est qu’il y a peut-être une raison. Ça doit être parce que trop d’impôt tue l’impôt, décourage l’initiative créatrice de richesses, richesses qui pourraient pourtant irriguer toute l’économie, sous forme de rentrées fiscales, d’investissements, de création d’emplois, etc.
Après tout, les entreprises sont motivées par le profit. Si tu leur piques leur profit, pourquoi se feraient-elles chier à profiter ? Ça coule de source bordayl ! Et qui crée les emplois ? Encore les entreprises, pardi ! Alors faut pas leur mettre des bâtons dans les roues, sans quoi faudra pas venir pleurer, d’autant plus que tout le monde a bien assimilé que les emplois constituent un coût pour les entreprises et qu’elles nous offrent donc un sacré beau cadeau en les pourvoyant, les emplois.
Donc, économie du ruissellement ou du goutte à goutte ou du suintement ou du filet d’eau ou des miettes, il n’y a pas d’alternative, et faut vraiment être un sacré crétin pour ne pas le comprendre.
Et c’est d’ailleurs ce que nous a dit notre fringant Président l’autre jour.
Admettons que ce soit vrai. Oui, je dis admettons, car aussi effarant que cela puisse paraître, ce n’est pas prouvé. (Gougueule la courbe de Laffer par exemple, et tu verras que personne ne sait quelle gueule elle a sortie du laboratoire).
Revigoré ou pas, ce pauvre François (comme ses prédécesseurs) a quand même quelques décennies de retard sur Ronnie et Maggie (et ne parlons pas de Jean-Baptiste Say #CalembourBilingue).
Or, tu seras peut-être tout aussi effaré d’apprendre qu’il y a 34 ans, Internet était un truc confidentiel, le Web n’existait pas, et les ordinateurs personnels non plus. Le smartphone que tu as dans ta poche ou sur lequel tu lis peut-être ces mots est plus puissant que les gros ordinateurs de l’époque. La mondialisation était balbutiante. Le high-frequency trading était littéralement inimaginable, de la science-fiction.
Donc c’est peut être parce que je ne suis pas économiste et que j’ai un peu de bouteille que je vois que plein de petits problèmes sont survenus depuis lors pour venir un peu brouiller cette notion soi-disant frappée de bon sens. Je vais en choisir quatre, même si c’est le premier qui a permis l’explosion des trois autres :
Donc selon la théorie, l’état allège les impôts et les charges sur les riches et les entreprises, qui ivres grisés, se mettent à investir et produire plus de richesses qui irriguent l’économie et dont quelques gouttes/miettes atterrissent dans nos écuelles…
C’est oublier un peu vite tous les emplois et métiers qui ont été informatisés depuis Ronnie et Maggie. Et délocalisés aux quatre coins du globe. Et que les profits dégagés sont investis sur les marchés financiers où ils font des petits des milliers de fois par seconde sans retombées pour l’économie réelle, ou encore que l’optimisation fiscale (légale) permet de se soustraire à la solidarité nationale et de payer quelques centimes là où l’impôt est le plus faible (coucou Gougueule et les fabricants de ton smartphone sus-cité).
(Et ne me dis pas que c’est parce que l’état français est trop confiscatoire parce que c’est pareil partout. L’optimisation n’a pas de limites, guerre économique « compétitivité » oblige. Et oui, je parle des grosses boîtes, vu que les gouvernements français ne jurent que par elles).
Donc en théorie et au mieux, les miettes retombent dans de lointaines assiettes, même si tu sais comme moi qu’en réalité, il n’y a pas de petit profit et que tous les moyens sont bons, y compris les miettes, pour satisfaire les exigences des nouveaux ogres toujours plus insatiables qui ne se contentent plus depuis des lustres d’un rendement à moins de deux chiffres.
Mots-clés : économie, Hollande, LeFeuilleton, vocabulaire
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