Babordages

Pendant qu'ils ne cherchaient pas d'alternative, nous pensions à un #PlanB.

Mon oncle

Que reste-t-il des promesses du parti socialiste à l’épreuve du pouvoir ? La finance ennemie s’est transformée en alliée objective. Le Medef se frotte les mains de tous les cadeaux reçus. Le discours de Dakar n’a jamais été autant validé que sous le ministère de Manuel Valls. Voilà à peu près où nous en sommes.

Tout est là pourtant pour que nos idées émergent.

Nous sommes face à une crise globale :

  1.  crise économique
  2.  crise écologique
  3.  crise démocratique
  4.  crise morale

Tout est réuni pour que l’alternative que nous proposons soit (enfin) considérée comme réaliste.

Et pourtant c’est en face qu’ils engrangent. Sans rien faire. Ils n’ont besoin de rien faire. Tout le sale boulot est fait par d’autres. Pourquoi ? Parce qu’une gauche dite de gouvernement a abdiqué. Lâchement.

Avant, il y avait des mots, des expressions, des concepts, des thèmes, qui avaient un sens, un historique, et qui mis dans la bouche d’un responsable politique, permettaient de le situer sur l’échiquier selon deux axes classiques droite/gauche et progressiste/conservateur.

Avant, quand on se disait de gauche, on ne reprenait pas à son compte des idiomes comme : « trop d’impôts tué l’impôt » (coucou Julien Dray), « ras-le-bol fiscal » (coucou Pierre Moscovici), « coût du travail » (coucou Michel Sapin) , « le problème de l’industrie en France, c’est la compétitivité » (coucou Fleur Pellerin), « les Roms ont vocation à retourner en Roumanie », « présumé coupable » (coucou Manuel Valls)…

Mais ça c’était avant. Avant mai 2012.

On en est là. Des gens qui ont toujours voté à gauche, par conviction certes, mais aussi par histoire personnelle, menacent de changer de bord. Quand mon oncle, maçon franco-espagnol, me dit : « J’ai toujours voté à gauche. Hollande c’était la dernière fois. S’il merde, ce sera Marine, pour qu’elle foute le bordel ». C’est un enfant de républicain espagnol qui parle. Il a connu la dictature de franco. Il est prêt à la revivre. Tout un symbole.

Le monde est devenu complexe. C’est une excuse bienvenue pour faire croire aux français qu’il faut tout accepter. Il faut tout accepter. Pourquoi ?

  • Parce que tu vaux mieux que ces gens qui vivent dans des caravanes.
  • Parce que tu n’es pas compétitif.
  • Parce que tu coûtes cher à ton patron.
  • Parce que tu peux travailler le dimanche.
  • Parce que l’économie prime sur les gens.
  • Parce que la démocratie peut bien s’accommoder de quelques voyous comme Cahuzac ou Dassault.
  • Parce que de toute façon tu vas voter utile à un moment ou un autre.

En fait, la complexité du monde se traduit assez facilement dans l’individualisation des rapports sociaux. La gauche détruit ta retraite, personne ne moufte. La gauche stigmatise les Roms à des fins électorales, personne ne bouge. La gauche défend le travail du dimanche, c’est normal, le monde a changé. Et pendant ce temps le chômage augmente (si, si).

Alors soit. Cette « gauche » qui gouverne ne fait qu’appliquer la politique que ses prédécesseurs n’osaient pas mettre en place, nous ne sommes pas surpris, nous autres qui regardons la politique politicienne avec un œil goguenard. Et pourtant certains sont directement impactés par ces choix et le PS continue d’être vu par l’opinion publique comme LA gauche.

Et moi, pendant ce temps, je lui dis quoi à mon oncle, pour qu’il ne vote pas Marine Le Pen en 2014 ou en 2017 ?

#jplq

À propos de LaFranceapeur

Membre du comité central du redimensionnement d'images. Adepte du #goulagpourcertains. Gauchissss invétéré. Borisviantophile. Passe parfois sur #DPDA et parfois sur la Comète. #photononcontractuelle

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7 avis sur “Mon oncle

  1. arhkaos

    Dizy que la seule façon d’enterrer la fausse gauche, c’est de faire monter la vraie ? Quitte à foutre le bordel, autant qu’il le fasse du bon côté, non ?

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  2. Firmin

    Un temps de réflexion est nécessaire pour répondre à cette question cruciale. Un silence m’envahit..
    Dans un premier temps je me dis que tu n ‘es pas le seul à être confronté à un futur électeur du F Haine .. Brr
    Alors si j ‘étais toi.. Je lui repeterai inlassablement ce pourquoi il est venu en France, ce pourquoi il a migré en France et j ‘utiliserai lourdement avec ardeur le mot Migrant, en lui opposant l ‘argument choc et vénéneux de marine et de sa préférence nationale.
    Seul parti à la prôner, concept populiste et abjecte, terreau idéologique des partis nationalistes et extrémistes.
    Et que de ce fait, le lissage effectué par cette blonde machiavélique n ‘est que façade. J ‘ajouterai
    que ce lissage n ‘a pour but que l ‘intérêt de ses élites  » le clan des blonds  » et de leur avidité. à accéder au pouvoir et non l ‘intérêt général.

    Le F HAINE est un pot POURI d ‘idées piquées à droite à gauche. Un parti bâtard, un monstre engendré par L ‘incapacité des autres partis à faire face avec dignité et courage aux mutations sociétales.

    Voilà ce je lui répondrai…

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  3. Kro

    Bonsoir,
    Je souscris à votre analyse dans son intégralité, comme souvent d’ailleurs tout en récusant (sinon c’est guère amusant) le fatalisme et le mépris qui irriguent l’idée selon laquelle les ouvriers (une branche de ma famille est concernée donc cela n’a rien d’abstrait), dont le vote est historiquement situé à gauche, seraient des individus idéologiquement instables qui, par souci de « foutre le bordel », se dévoieraient en allant nourrir le partie de la haine et de la xénophobie. Aucun ouvrier de ma famille n’ira voter pour Le Pen, Aucun. Si certaines personnes sont tentés de le faire, et apparemment les sondages le prouvent, c’est une responsabilité qu’on doit leur imputer sans toujours les dédouaner et taper sur les actions gouvernementales en répétant à l’envi qu’ils ne font rien. L’exercice du pouvoir et ses applications ne peuvent se départir du précieux temps. Oui, ça prend du temps. Autrement dit, même si le PS à l’épreuve de pouvoir n’a pas tenu ses promesses, j’ai beaucoup de mal à recevoir la logique de ce raisonnement qui consiste à concevoir voire tolérer qu’un ouvrier de gauche vire à l’extrême droite PARCE QUE le gouvernement en place le déçoit. C’est supposer et accepter que le peuple est décérébré et donc donner raison aux impasses du système démocratique par suffrage universel. Par ailleurs, je considère, par élitisme personnel mais ça me regarde et c’est un autre débat, que de plus en plus de gens et pas forcément le peuple, s’abatardisent et ne réfléchissent qu’avec du prêt-à-penser. Et ça, ce n’est pas la faute du gouvernement.
    Par conséquent, oui les déceptions s’enracinent dans le cœur des gens de gauche, oui, les gens qui galèrent sont désorientés idéologiquement mais celui qui vire au bord de l’eau marine est responsable et doit aussi faire un effort pour élever sa stupidité.
    #IAmMyOwnMaster

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    • LaFranceapeur Auteur

      Merci pour ce commentaire qui va me permettre de préciser un certain nombre de choses.
      Il n’y a aucun mépris, ni fatalisme, ni encore moins d’accusation de ma part d’une quelconque instabilité du « vote ouvrier ». Je mets cette expression entre parenthèse car pour moi le vote ouvrier en tant que bloc n’existe pas. Il y a toujours des ouvriers votant à droite. Contre leurs intérêts. C’est ainsi.

      Il n’y a aucun mépris dans mes propos. Je ne considère pas le peuple comme idiot, bien au contraire. Je crois qu’inconsciemment il sait bien ce qu’il fait.

      Il n’y a aucun fatalisme dans mes propos. Je n’accepte pas le fait que mon oncle puissent voter à l’extrême droite, je crois même qu’en son âme et conscience, une fois seul dans l’isoloir, il ne le fera pas. Justement parce qu’il sait que ce ne serait pas dans son intérêt. Je m’interroge en revanche sur ce que signifie pour certains, le fait d’afficher un éventuel soutien au FN. Quel message veulent-ils faire passer ? et à qui ? Pour moi ce message est un ras-le-bol. ils ont voté pour la gauche (du moins le pensaient-ils) et qu’à fait la gauche pour les classes populaires ? Ce message s’adresse aux gouvernants bien sûr. C’est aujourd’hui le PS qui est aux manettes et qui déconne. On pourrait en effet, comme vous le dites, lui laisser le bénéfice du temps. Mais il faudrait alors des signes, des frémissements d’une politique de gauche. On est cette politique ?

      Donc oui, je vous rejoins quand vous dites que chacun est responsable de son vote, mais il ne faut pas rester sourd aux avertissements. Sinon c’est le mur assuré.

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