Le PS répond au PS
Lancée dans un cirque, sous une bannière à hurler de rire jaune, « L’austérité en Europe est une erreur », la campagne du PS promet d’être un cynique petit numéro sur le thème « demain (ou peut-être après-demain, ou peut-être pas en fait) l’Europe sociale ! »
Sur le marché, un militant PS me tend le tract de l’Île-de-France. Par curiosité, je m’en saisis. Je l’ouvre. Je crois d’abord à un canular. 8 pages d’un véritable ramassis d’idées gauchistes…
En vrac « Stop au dumping fiscal ! », « Taxer la finance », « Les banques doivent payer pour les banques, pas les contribuables », « 1 000 milliards d’euros par an d’évasion fiscale », « Google doit payer ! », etc.
Et l’édito, perle des perles : « Refuser l’austérité ».
Imaginons une petite conversation :
La supplique du tract :
Les Européens ont besoin de croissance, pas d’austérité.
La réponse du Ministre des finances :
#Sapin : «Donner des marges aux entreprises, stabiliser l’endettement de la France et le faire diminuer, c’est notre intérêt» #QAG
— Parti socialiste (@partisocialiste) 29 Avril 2014
La supplique du tract :
L’austérité ne crée pas d’activité, pas plus qu’elle ne génère des emplois.
La réponse du Président :
Il faut réduire la dépense publique, pour réduire les déficits publics, baisser les impôts et réaliser le pacte de responsabilité #ConfPR
— Élysée (@Elysee) 14 Janvier 2014
La supplique du tract :
La politique menée (…) a prouvé son incapacité à sortir l’UE de la crise. Elle a démontré sa capacité à détruire les peuples. Elle s’est, de plus, doublée de l’intrusion de la Troïka dans les politiques des États en dehors de tout cadre démocratique.
La réponse du Président :
La Grèce est dans la zone euro et la Grèce doit rester dans la zone euro. Il n’y a plus de temps à perdre. Il y a des engagements à réaffirmer de part et d’autre et des décisions à prendre et le plus tôt sera le mieux, c’est-à-dire après le rapport de la troïka au Conseil européen du mois d’octobre.
François Hollande, août 2012
La supplique du tract (par la voix de Pervenche Berès) :
La TTF (taxe sur les transactions financières) devra également porter sur tous les outils de spéculation et pénalisera ainsi les opérations de pur boursicotage.
La réponse du gouvernement :
À Bruxelles, le renoncement français sur la « taxe Tobin » n’a surpris personne. Plusieurs bons connaisseurs du dossier, joints par Mediapart, confirment que Paris est à la manœuvre, depuis le début de l’année, pour torpiller toute version ambitieuse de cette taxe à l’échelle européenne. Et ce, à l’encontre des discours officiels du chef d’État, qui en a fait l’un des piliers de sa politique pour « réorienter » l’Europe depuis son entrée en fonction en mai 2012.
Source Mediapart
Et l’on pourrait continuer ce petit jeu ad nauseam. Mais comme le disait Henri Queuille, ministre radical-socialiste sous la III et IVe République : « Les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent. »
Aucun militant PS ne peut ignorer la campagne de mensonges que cette équipe l’entraîne à proférer, c’est une technique mafieuse: le mensonge, le non dit, tient les complicités mieux que toutes vérités
Beau billet de décryptage ! Sobre et efficace …. du beau boulot ! Doivent franchement se sentir mal les militants socialistes.
J’ai partagé votre billet ici
On pourrait rajouter qu’il y a aussi ce qu’ils font :
« Taxer la finance », « Les banques doivent payer pour les banques, pas les contribuables » ….. tu parles Charles ! Je vous mets ici un autre lien que celui de mediapart qui date un peu . Parce que ça y est, c’est passé le 6 mai, et ils ont réussi leur coup …
Ce soir, je pleure… et ce billet n’arrange rien.
Rien d’optimiste dans les tuyaux? Juste pour…