Babordages

Pendant qu'ils ne cherchaient pas d'alternative, nous pensions à un #PlanB.

Le jour du saigneur, 1ère partie

On ne le sait que trop, nous, la vraie gauche nous avons de gros problèmes. En premier lieu, notre impossibilité à vivre dans le réel. On fraude Pôle emploi, la sécu, les impôts. On planque tout notre argent au Luxembourg ou en Suisse. On pique les logements d’ordinaire acquis aux encore plus pauvres que nous. Enfin bref, de belles ordures.

Notre deuxième problème, c’est qu’on ventile. À mort. On critique tout. Surtout la droite. Celle qui est dans l’opposition et celle qui est au gouvernement. Rien ne nous convient. Le fait que la paupérisation augmente, que le chômage explose est, pour nous, l’évidence que quelque chose déconne dans la stratégie gouvernementale. Ben non. On se trompe. OK.

Il semblerait, à entendre les médias libéraux, que les 11 millions de Chinois qui viennent visiter Paris sont super vénères. Partout, dans cette Chine devenue 1ère puissance mondiale, bruisse cette monstruosité qu’à Paris tu ne peux pas acheter une perceuse à percussion le dimanche parce que les magasins sont fermés !!! Purée la teuhon ;-((

Alors, ici, à Babordages, nous ne sommes pas des glandeurs. J’ai fait une conf-call avec moi-même et, c’est décidé, je me lance. Comme de nous cinq, je suis celle qui ne fout rien, il était normal que je prenne en charge ce projet de changer ce pays. Parce que pour moi aussi, le rayonnement de la France, c’est important !  Je t’explique.

 

Voici quelques semaines qu’à l’écoute de la classe politique de droite, de groite et du Medef, copains comme cochon, j’ai compris que, contrairement à ce que clame Valeurs {de merde}, il n’y a pas de barbouzes à l’Élysée, mais bien des samouraïs. Il y a, planqué au Palais, un petit groupuscule de Chinois qui sont en train de bosser comme des dingues sur le droit du travail. Pour l’instant n’émerge que l’ouverture des commerces le dimanche, mais, je peux te le révéler, il y a plein d’autres idées super chouettes qui se préparent.

Comme je n’aime pas trop que les choses se décident sans moi et que, l’hiver arrivant, il faut arrêter le ventilateur, j’héberge, chez moi, la fine fleur chinoise avec qui j’élabore la France de demain. Et ouais ! Ça t’en bouche un coin la groite hein ? (Pour des raisons gastronomiques, j’aurais préféré des Italiens mais bon…)

Le premier à être entré en scène est Lu-Pan. Lu-Pan souffre de narcolepsie (tu sais ceux qui dorment sans prévenir, mes plus vieux ennemis #grrr ) et ça crée un sacré bazar dans sa vie. Il n’existe plus trop de jours et de nuits. Ainsi, cela ne lui pose pas de problème le jour quand il est en France (enfin sauf le dimanche, mais ça tu l’avais déjà compris). Son souci à Lu-Pan, c’est la nuit. Il s’emmerde. Grave. Lu-Pan a des besoins normaux. Du parfum, un irrépressible besoin de papoter avec Mona Lisa, l’envie de se taper une petite Corona, réparer la petite roue voilée de sa valise, le petit creux du milieu de nuit… Lu-Pan est exigeant. Les cacahuètes dans le mini bar de l’hôtel, il dit non ! Lu-Pan veut un chef étoilé. Celui dont lui a parlé sa copine Li-Wei. Sauf que tu vois, dans ce pays de feignants, eh bien tout ça, la nuit, c’est fermé !!! Et Lu-Pan, ça le rend dingue. Alors qu’on a tant de chômage !

Tous mes invités l’applaudissent avec force tant il a raison.

Vient ensuite Zhen. Lui ne comprend pas, alors que le pouvoir d’achat des Français est si bas, que le temps de travail soit limité. Il me dit qu’avec une amplitude horaire de 24h, ne bosser que 8h c’est vraiment se foutre du monde. Surtout qu’en plus, ça ne nous rend même pas aimable ;-( lI suggère qu’en bossant 16h par jour jour au lieu de 8, ben on double son salaire. Il n’est pas con Zhen dis-donc !

Dans un coin du salon, j’aperçois Jia qui a l’air de s’ennuyer. Elle caresse, sans conviction, les cheveux de son petit dernier. Hsin a 17 mois. Et elle le regarde parfois en grimaçant. Parce que Hsin est improductif (enfin sauf d’un point de vue intestinal… #pardon). Et il ne le sera que dans 3 ou 4 ans. Quelle plaie. Jia a été très choquée quand elle a su que certains enfants vivaient encore chez leurs parents à 20 ans passés. Certains parce qu’ils font des études (pourquoi faire ?) et pire, d’autres sont allongés toute la journée sur le canapé, les doigts dans le nez ! Cette passivité, ben Jia, ça l’écœure…

Droit comme un i sur sa chaise, Shuang opine du chef. À Pékin, Shuang est policier. Il me raconte que, pendant la séance de gymnastique dans la cour du commissariat où il fait -20°, avec ses collègues, ils ne cessent de rouspéter devant le laxisme de la justice française et m’annonce qu’eux aussi réclament la démission de Christiane Taubira. Je rappelle à Shuang qu’il ne faut quand même pas trop profiter de ma gentillesse passagère et que ça n’a rien à voir avec le besoin et la nécessité de la compétitivité de la France. Ce à quoi il me répond que si ce sujet était vraiment ma préoccupation, j’admettrais qu’il y a des tas de boulots (les plus dangereux, les prisonniers ont quand même enfreint la loi) que l’on pourrait confier à tous ces délinquants. Alors, si, ça a un rapport !

 

Je prends tout en note, mais je l’ai un peu mauvaise quand même. Je leur rappelle que nous sommes dans le pays des Droits de l’Homme. Que notre devise est « Liberté, Égalité, Fraternité ». Qu’il y a ici une certaine douceur de vivre. Que Lafargue a écrit « Le droit à la Paresse ».

Ils partent d’un grand rire en me disant que ça, c’était avant. Que le changement c’est maintenant. Qu’Emmanuel Macron a été très clair. La France aujourd’hui c’est « Libérer, Investir, Travailler » et que ça, sur les frontons des mairies, ça va avoir de la gueule, feignasse !

Aujourd’hui, ils sont tous partis, pas peu fiers. J’écris ce compte rendu en mangeant mon dernier nem. J’ai un peu la larme à l’œil, déjà nostalgique des jours heureux, ceux d’avant…

À suivre…

NDLA : Je m’excuse auprès de nos amis chinois et sinophiles. J’ai honteusement abusé de tous les clichés. Je ne le referais plus. Pardon.

corinneperpinya

À propos de corinneperpinya

Adepte du parler cru et dru ce qui n'empêche pas une certaine poésie. Colèrophile patentée, j'avance telle la pasionaria, mon petit poing levé. Je suis un troll (ou une crétine) du PG. Comme il se doit, je mange les enfants (mais pas trop c'est indigeste). En attendant la révolution citoyenne, je fais des @mursdescons pour les envoyer au goulag. Mon héros est Jean-Mimi Aplatie, chef du bureau des #journalistesassis. Un sacerdose. En bref, j'ai terrorisé Edwy Plenel, tu comprendras qu'il ne faut pas me chatouiller, je suis très réactive. #mouarf

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