Babordages

Pendant qu'ils ne cherchaient pas d'alternative, nous pensions à un #PlanB.

Gattaz à tous les étages

Il était une fois, dans une dictature socialiste, un affreux ministre de l’économie, qui ne jurait que par les nationalisations, la planification, et la chasse au capital. Son rêve était simple. Ce qu’il désirait par-dessus tout, c’était de rétablir la justice sociale et fiscale. Pour cela, il s’évertuait, jour après jour à trouver des solutions pour que l’impôt soit progressif, que chacun contribue à l’effort national selon ses moyens. Pour lui c’était simple. Plus vous gagniez d’argent, plus vous deviez en redistribuer à l’État, afin de participer à la solidarité commune. Il était là-dessus inflexible. Rien ne pouvait le détourner de son but, ni les jérémiades d’entrepleureurs qui se disaient plumés, ni les coups de mentons du chef des patrons, fils de son patron de père, qui voulait avant tout protéger les intérêts de sa classe. Rien.

Sobrement, Pierre M. s’auto-congratule

C’est à ce moment-là de mon rêve que je me suis réveillé. Dans le radio-réveil (oui j’ai un radio-réveil), un monsieur très étrange, Ministre soi-disant socialiste de l’économie d’une France soi-disant de gauche disait des choses étranges. Il parlait de ras-le-bol fiscal, racontait que pendant ses vacances, TOUT LE MONDE, lui avait rabattu les oreilles avec ces hausses d’impôts confiscatoires, insupportables et même injustes pour ceux qui gagnent beaucoup avec la sueur des autres. (On ne doit pas passer nos vacances aux mêmes endroits avec ce monsieur, car je n’ai rien entendu de tel. Passons).

Ce monsieur donc, un certain Pierre Moscovici, dont parle ici l’ami fabu_land, disait ceci : « Je suis très sensible à ce ras-le-bol fiscal que je ressens de la part de nos concitoyens, qu’ils soient des ménages, des consommateurs, ou qu’ils soient des entreprises, et ça nous l’écoutons. »

Le passage du « je » en début de phrase, au « nous » à la fin, me laissa perplexe. Qui c’est ce « nous » ?

Reprenant peu à peu le fil de mes vacances (durant lesquelles, je me répète, de ras-le-bol fiscal il ne fut jamais question) j’oubliais tout ceci.

Pierre M. courageusement, se décide à aller prendre la température des patrons à Jouy-en-Josas

Fin août, ce « nous » prit corps. Nous c’était Pierre et Pierre. Ouais parce que tu vois, Pierre connaît un autre Pierre. Cet autre Pierre, c’est Pierre Gattaz, le nouveau patron en chef (dont je t’ai parlé dans le premier paragraphe – faut suivre tavu -)

Donc Pierre a invité Pierre à la sauterie des patrons, qui se tient chaque année dans la sympathique bourgade de Jouy-en-Josas, fief des futurs patrons élevés au grain à HEC.

Bon. Tu me diras qu’un ministre de l’économie soit invité à participer au grand raout des patrons c’est normal, surtout après que 10 ministres et un premier ministre « socialistes » s’y soient pressés un an auparavant. On se dit que bon, il va leur dire d’aller se faire cuire le cul avec leurs jérémiades à deux balles, surtout alors que le patrimoine des 500 premières fortunes françaises à augmenté de 25% en un an (La crise ? Quelle crise ?) et que depuis mai 2012, les cadeaux aux entreprises n’ont pas manqué (ANI, CICE…), qu’ils sont rigolos avec leurs mouvements des pigeons, des plumés, des tondus… j’en passe et des meilleures.

Ben oui quoi, en 2012, on a eu le discours du Bourget, pendant lequel le candidat François Hollande a clairement dit que stop. La finance était méchante. Que « Présider la République, c’est préserver l’État […] face aux puissances d’argent », c’est « être sans faiblesse pour les puissants » etc, etc… #bullshit

Bref, le week-end du 30 août, Pierre a rejoint Pierre. Ils ont « débattu » ensemble devant un parterre de patrons (on eut préféré que ce soit devant des patrons par terre. Mais bon).
Qu’a dit Pierre le ministre, face à Pierre le sinistre (choisissez lequel est lequel) ?

Et bien Pierre G. a été fidèle à lui-même. Il a dit qu’il voulait encore plus. Plus de flexibilité, plus de précarité, plus de profits, plus, plus, plus (Mr Ripaille). On s’y attendait. C’est son rôle.

Pierrre M. fougueusement, dit stop aux patrons.

C’est le jeu me diras-tu. Et donc, on s’attend à ce que Pierre M. lui, joue son rôle également de ministre supposément de gauche en disant que bon, on a déjà été gentils avec eux. Qu’en plus la réforme des retraites qui arrive va être plutôt sympa pour Pierre G. est ses potos. Logique.

Et bien pas du tout. Pris dans une sorte de dynamique de groupe, Pierre M. pète une durite et veut aller encore plus loin : le choc de simplification, travailler la main dans la main, rencontrer les partenaires sociaux (les syndicats et fédérations de patrons. C’est tout con en fait, il suffisait de le préciser dans le discours du Bourget) pour qu’ils se sentent mieux.

C’est vrai que les pauvres patrons n’ont pas la vie facile. La preuve :

Bon. Tout ça c’était l’an I du socialisme de gouvernement hein. À tâtons. Heureusement Pierre M. a remis les choses au point. La preuve :

Pour conclure, soyons honnêtes. Il ne faut pas en vouloir plus que ça à Pierre M. C’est son habitus qui s’exprime. Et son habitus n’est pas si différent de celui de ceux qu’il est censé combattre.

En revanche on peut lui reprocher une chose. C’est de faire semblant de ne pas voir que plus vous donnez aux patrons, plus ils en demandent. #Dontfeedthetroll comme ont dit sur les réseaux sociaux.

On regrettera simplement, comme le souligne très justement Sébastien Fontenelle, que si, la République exemplaire devrait écouter tout le monde, le Ministère de l’économie, lui, semble avoir l’oreille gauche bouchée…

#CQFD

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À propos de LaFranceapeur

Membre du comité central du redimensionnement d'images. Adepte du #goulagpourcertains. Gauchissss invétéré. Borisviantophile. Passe parfois sur #DPDA et parfois sur la Comète. #photononcontractuelle

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3 avis sur “Gattaz à tous les étages

  1. nounourse

    Tiens, on dirait bien qu’on a le même modèle de radio-réveil …. tellement je retrouve ici des pensées qui ont traversé mon esprit encore embrumé un matin à l’aube ! Brrrr …. déprimant !

    Répondre
  2. juan

    Tiens, je vais te répondre, ami Vrauchiste. Conseil de blogueur semi-pro, il faut que tu élargisses tes liens en référence, même – n’hésite pas – jusqu’à des gens de la fausse gauche (je souris), si tu veux des « links » en retour. Sur le fond, je serai plus modéré que toi, mais tout autant en rage. On choisira, entre convergence et divergence, ce que l’on préfère.

    Répondre

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