Babordages

Pendant qu'ils ne cherchaient pas d'alternative, nous pensions à un #PlanB.

Le cœur en berne sur le ponton des larmes

Il n’est pas tâche plus difficile que de tenter de faire comprendre qu’il n’y a pas de retour possible après le passage du rubicon. Rester dans le respect des opinions d’autrui, poliment, calmement, avec patience.

Je lisais ce billet de Juan, invité là sur « 365 mots » (oui je lis encore Juan. Ne me jette pas aux lions, ne me crache pas dessus, c’est déjà fait…). Pour être parfaitement transparente, je dois signaler 2 choses. Un, je suis au PG. Deux, j’ai déjeuné (et passé un moment délicieux) avec Juan et pourtant, je vais tenter d’être objective…

Dans ce billet Juan espère, encore, une réconciliation des « 2 gauches » car, dit-il : « L’histoire nous apprend que la gauche et la France n’ont jamais gagné par la division ».

Ce dialogue de sourds, qui existe un peu, vient d’un postulat de départ erroné. Pour bon nombre d’entre nous, la gauche du FdG pour simplifier, ce gouvernement n’est pas de « notre » gauche. Depuis un an, les trahisons, renoncements, reniements sont tellement légion que, oui, nous les avons fait basculer de l’autre côté de la barrière. Parce que, aussi, le paysage politique a bougé. L’extrême droite, bien que blonde et féminine, n’en reste pas moins le parti de la haine de l’autre. La droite qu’anciennement nous nommions « républicaine » grâce à l’infiltration des transfuges du FN, Buisson et Peltier, flirte aux frontières de l’extrême droite. Le MODEM… euh non rien… Il y a donc une place vacante entre cette droite extrême et la gauche dite « radicale ». Ainsi, au PS, le gouvernement se place à droite et quelques députés rebelles se placent à gauche. Ces derniers sont ridiculisés, méprisés, niés mais ce n’est pas grave. Au PS, il y a toujours un moment où la soupe devient bonne (cf. Montebourg, Hamon, Peillon. Tsé le « NPS ». J’en ris encore…)

J’expliquais à Juan (lors de ce déjeuner de « traitre à la Doxa ») que, pas encore précaire, juste « pauvre » mais c’est déjà pas mal, cette politique gouvernementale allait m’y mener tout droit. En politique, le symbole n’est pas à négliger. C’est ainsi que, se précipiter pour filer 20 milliards aux entreprises, voter l’ANI, refuser l’amnistie sociale aux syndicalistes, nous préparer une réforme de la retraite aux petits oignons sans envisager que la fraude fiscale te règle ça (et la sécu) en deux coups de cuillères à pot, ça me met en colère. Ça me radicalise. Ça me rend cynique et ironique. À défaut de me tirer une balle…

Il y a une réforme colossale à faire sur les aides sociales. Sais-tu, par exemple, que lorsque tu t’inscris au chômage et que tu pointes le bout de ton nez à la CAF pour quémander une aide au logement (sachant que, financièrement, tu subis une baisse non négligeable de revenus), la gentille dame te demande tes revenus d’il y a 2 ans. Oui,2 ans. Tsé, quand tu étais salarié et que tu cotisais pour tes compatriotes, sans rien demander à personne.

Sais-tu que, indemnisé par Pôle emploi, tu n’as pas le droit de faire plus de 15 mois de temps partiel au risque de perdre tes allocations ? Que tu n’as pas le droit de faire plus de 20h/semaine de ce même temps partiel sinon tu perds tout ? Que si tu as la chance de trouver un petit boulot de merde, toujours à temps partiel faut pas déconner, et que tes revenus dépassent ton RSA, soit on te sucre tout, soit tu rembourses le trop-perçu ?

Ça n’est pas, si ce n’est plus important, au moins aussi important que les 20 milliards et autres thunes distribuées aux Pigeons, Poussins et autres Dupés ??? Non ?

 

Voici ce passage du rubicon. Le politique. Mais il en est un autre. L’humain. L’affectif. Parce que, derrière notre « parler cru et dru », il y a un petit coeur qui bat, derrière nos paupières, un petit ponton de larmes. Depuis la campagne présidentielle, le PS n’a de cesse de poser un regard de mépris sur ce que nous sommes. On ne nous parle pas, on ne nous consulte pas, on nous raille, on ridiculise nos combats, nos propositions de solutions, nos militants. Il y a cette posture humiliante qui passe à la télé, cette opération « gros sabots » pour tenter de faire exploser le FdG, en chouchoutant l’un et en crachant sur l’autre, mais il y a, aussi, celle qui se répand partout sur la toile. Nous sommes des crétins, des trolls, des c……rds, des irresponsables. Et donc, bien sûr, il arrive le moment où les bornes sont dépassées. Les limites atteintes. Notre patience a son paroxysme.

Alors, je te le dis Juan, en toute amitié, oublie cette réconciliation. Elle ne viendra pas. Il est trop tard. Un jour, dans 40 ou 50 ans (c’est leur rythme de compréhension) le PS comprendra qu’ils ont fait une erreur politique gravissime en cirant les pompes d’une catégorie sociale qui ne votera jamais pour eux, jamais, et en crachant sur ceux qui les ont portés au pouvoir.

Ce constat n’empêche ni le respect des opinions de chacun, ni les amitiés complexes. La politique est le combat des idées et des convictions (quand on en a, bien sûr). Reste à chacun d’entre nous à ne pas tout mélanger, à accepter que nous sommes un bloubigoulba de paradoxes et de contradictions. Mettre du coeur dans son cerveau et vice-versa, c’est la recette de tata Corinne. Elle vaut ce qu’elle vaut…

corinneperpinya

À propos de corinneperpinya

Adepte du parler cru et dru ce qui n'empêche pas une certaine poésie. Colèrophile patentée, j'avance telle la pasionaria, mon petit poing levé. Je suis un troll (ou une crétine) du PG. Comme il se doit, je mange les enfants (mais pas trop c'est indigeste). En attendant la révolution citoyenne, je fais des @mursdescons pour les envoyer au goulag. Mon héros est Jean-Mimi Aplatie, chef du bureau des #journalistesassis. Un sacerdose. En bref, j'ai terrorisé Edwy Plenel, tu comprendras qu'il ne faut pas me chatouiller, je suis très réactive. #mouarf

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28 avis sur “Le cœur en berne sur le ponton des larmes

  1. jocegaly

    Courage! Bientôt la révolution citoyenne dans la mesure où il est pessimiste de dire qu’en France, si les cons volaient en escadrille, il ferait nuit en plein jour… (bien qu’il m’arrive souvent de me poser la question).

    Un problème, chez nous: le petit français moyen a vécu jusqu’ici dans un cocon, contrairement à ces peuples d’Amérique Latine qui eux ont été pillés et martyrisés ( http://blogdejocelyne.canalblog.com/archives/2012/04/05/23938275.html#comments ) et ont pu grâce à des Chavez, entre autres, se forger une conscience et une lucidité politiques.

    Il reste à compter sur des éveilleurs, « lanceurs d’alerte » pour réveiller les somnambules et autres moutruches: JLM, et qui sait, DBatho qui a « cotisé » récemment…?

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  2. Mamypaula13

    Oui j’aime bien la recette de tata Corinne! moi aussi je lisais et participais au forum de Juan sur Marianne, mais c’était avant il y a longtemps quand tous les espoirs étaient permis, la Gauche allait Renégocier les traités scélérats de Bruxelles, elle allait remette de l’ordre dans cette P… De réforme des retraites, elle allait remettre l’humain dans notre vie, enfin c’étaient des rêves.
    L’autre nabot a détruit la cohésion de notre pays, il a libéré la parole des racistes, l’argent est devenu le moteur de notre société. Et que fait la gauche?elle dépli le tapis rouge aux riches qui ne voteront jamais pour elle, et qui entre eux la vomissent.
    Il ne nous reste plus qu’à luter encore et encore pour que les choses changent
    Cordialement

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  3. micmousse

    Avant , j’aimais bien Juan et d’autres comme Jegoun même si sa propension à parler boisson me gonflait
    Mais Juan n’ a jamais su faire autre chose que de dénigrer Sarko , même maintenant .
    Ah il est content de toutes les gamelles accrochées à Nabot 1er , ça lui permet de minimiser les saloperies du gouvernement actuel sans voir que tout ce qui est mis en place aujourd’hui , même son ennemi de tous les jours ne l’aurait pas révé
    Et sa façon d’être autant de mauvaise foi sur tout ce qui concerne le Parti Sournois me révulse en se sens qu’il attend un nouveau Roosevelt alors qu’il est évident que ce gouvernement est le plus à droite sans aucun espoir de retour depuis la création de la 5eme république
    « le respect des opinions de chacun, ni les amitiés complexes » , eh bien non , je ne respecte aucun de ces imbéciles qui nous entrainent dans la misère , qui ajoutent de l’austérité à l’austérité dans toutes leurs mesures et leurs actions et aucun de ceux qui les encensent
    EN QUOI SONT-ILS DE GAUCHE ?
    Tout juste pourrais-je côtoyer ceux qui viendront à nos cotés dans nos luttes sans me faire d’illusions sur leur engagement de gauche

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    • corinneperpinyacorinneperpinya Auteur

      Ce billet est une réponse à sa question. En aucun cas ce billet ne doit être le lieu d’un procès. Avant d’être ce que vous écrivez, Juan est une personne. Que je respecte, tout comme ses opinions même si elles sont souvent à l’opposé des miennes.

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  4. juan

    merci pour ce billet qui en appelle un autre. Il faudra que j’explique à certains que j’avais véritablement des amis sarkozystes quand j’écrivais Sarkofrance. Des amis qui votaient, et votent encore à droite. Des amis que je me suis efforcé de convaincre jour après jour de ne plus voter Sarkozy. Alors je n’ai jamais compris qu’on pouvait se détester à gauche (ou entre vraie gauche et fausse gauche, si cela fait plaisir à certains), pour de simples motifs politiques. Vaste débat. Merci à Corinne d’avoir compris cela.
    Sur le fond, tu me désespère ma chère. Non pas que le sort du PS me préoccupe. Cela n’est pas mon parti, et depuis des lustres. Mais sur la clé d’une réussite majoritaire. Je vais sans doute écrire plus longuement ailleurs.

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    • corinneperpinyacorinneperpinya Auteur

      Ce n’est pas moi qui doit te désespérer Juan mais bien la politique menée qui les éloigne ce qui était leur socle électoral. Qu’ils soient devenus sociaux-libéraux, sincèrement je m’en fous, mais qu’ils l’assument. Qu’ils cessent de se revendiquer d’une idéologie politique qui est à l’opposé de celle qu’ils pratiquent. Qu’ils cessent de mépriser tous ceux dont ils vont venir mendier le soutien pour les municipales. Je suis entourée de gens qui vivent avec moins de 1000€ par mois et ces gens crèvent Juan. Sous un gouvernement « socialiste ». C’est ça qui est désespérant et inadmissible. Notre colère n’est pas une posture.

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  5. Marcel Friboul

    Pardon de ce pragmatisme mais pour ma part, et c’est une mauvaise nouvelle, je ne crois pas qu’on puisse enfin diriger le pays a) sans le PS b) sans une accentuation de la crise (qui viendra, et là gare au FN), mais la bonne nouvelle c’est que le gouvernement n’est pas le PS.

    Ma petite marotte à moi c’est de penser que les vrais socialistes vont finir par craquer, se révolter, et vont obliger Hollande à changer de politique. Oui, il faut y croire, j’essaie d’être pragmatique, je ne vois pas trop comment faire autrement, comment le front de gauche, même avec les verts, auraient plus de votes que l’UMP qui finira par retrouver de l’énergie, mais je veux bien d’autres avis sur la question!

    Moi je ne crache pas sur la gauche du PS comme « maintenant la gauche », c’est même à mon avis la clé de tout, il faut qu’ils prennent la main sur leur parti (et c’est possible la crise s’accentuera), et là c’est banco.

    Bien sûr l’idéal c’est que le FDG soit le plus haut possible pour obliger le PS à se gauchiser, que le premier ministre par exemple soit du front de gauche comme JLM, et que le gouvernement soit le plus rouge possible, et qu’on commence enfin à redonner espoir aux peuples d’Europe.

    Et là, peut-être que nos cœurs se remettront à battre… En tout cas c’est tout ce que j’ai pour l’instant dans ma trousse à pharmacie.

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      • Marcel Friboul

        Aah la rhétorique sociale-démocrate-libérale! Merci pour le lien, mais je ne m’y reconnais pas! 😉

        J’aurai peut-être dû dire « stratège »ou « concret », en tout cas la compromission, le renoncement, je n’ai plus ça dans mon dictionnaire.

        Et si vous avez d’autres solutions que les miennes, je suis preneur! (un autre lien?)

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  6. guédas

    Je jette bien trop rapidement ici les quelques embryons d’idées que je peux avoir sur le sujet. en espérant que vous arriverez à vous y retrouverez.
    Je suis militant au Parti Socialiste depuis maintenant 18 ans. Je ne demande pas spécialement d’indulgence sur ce sujet. J’envoie comme chaque année mon chèque de cotisation librement sans que personne ne vienne me pointer un pistolet sur la tempe.
    J’ai bien des désaccords sur le bialn où nous sommes parvenus aujourd’hui. Le compte n’y est pas. Les perspectives ne sont pas des plus brillantes. Lorsque la consommation des ménages est à la peine, que la sacro sainte croissance est une arlésienne et que même ces goujats de patrons ne daignent pas se saisir du CICE on peut raisonnablement se dire que même les engagements pris sur l’emploi ne seront pas tenus.
    Ce sera donc un échec sur la demande urgente des électeurs, c’est àdire l’emploi.
    Sur la justice fiscale ca a disparu.

    Ceci étant dit, on fait quoi ?

    Il y a encore oui au sein du Parti Socialiste des militants qui croient encore à la Transformation Sociale. Qui ont mené des batailles. Lors des congrès. Lors de la primaire. Nous en avons perdu. Certes. C’est le lot de la politique.
    Mais, ceci dit amicalement, il se trouve que le FDG, quelques que soit les ressources militantes qu’ils ont pu déployer n’a pas non plus réussi, pour ce que je peux en voir, à essaimer. Dans mon département le parti de Gauche est resté embryonnaire. Le nombre d’élus, plus largement du Front de Gauche, reste peu de choses.
    Hors aucun parti ne peut subsister sans avoir ce réseau d’élus pour démontrer aux électeurs que son discours s’ancre dans le réel.
    Je ne comprends donc pas pourquoi le Front de Gauche semble si peu, dans son discours, se préoccuper de la question des municipales en 2014.
    Il ne me semble pas nécessaire d’être expert en politique pour deviner que c’est là que son avenir se joue et non seulement dans les perspectives présidentielles de son président.
    Nous avons donc d’un côté une gauche du PS qui ne parvient à infléchir la position de son parti qui ne veut pas transformer le réel en profondeur
    et de l’autre le FDG qui ne peut le faire.
    Alors oui il me semble bien qu’au final il va bien falloir, en tâtonnant, en s’engueulant et en s’abstenant de tout ultimatum construire ensemble la démarche pour ancrer la gauche.

    Je vous souhaite bonne chance pour vous retrouver dans ce fouillis.

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    • corinneperpinyacorinneperpinya Auteur

      Entendons-nous bien, il n’y a aucune attaque ou moquerie ou mépris de ma part pour les militants socialistes. Bien au contraire. Etant moi-même militante ailleurs je sais l’engagement de soi et de temps que cela demande. Maintenant vous avez dressé le bilan. Il est mauvais. Tant sur les faits et actes que sur les symboles. Et je ne m’en réjouis pas. c’était plus facile quand nos seuls adversaires se trouvaient à droite. Ne sachant rien de vous, peut-être n’êtes-vous que dans l’obligation de constat. Moi, je le vis. En devenant de plus en plus pauvre. Sous la droite, je gardais l’espoir d’un avenir plus facile. Sous ce gouvernement, je suis furieuse.
      Concernant, le FdG et plus précisément le PG, nous n’avons que 4 ans. Alors, non les municipales ne sont pas un sujet accessoire mais nous avons une obligation intellectuelle. Celle de respecter ce que nous avons voté en congrés. Nous n’irons dans aucune liste d’alliance où les socialistes locaux auront voté l’ANI, le TSCG et auront refusé l’amnestie sociale. Notre cohérence vaut mille fois plus que des postes d’élus.
      Mais, notre « jeunesse » d’existence qui peut être handicapante dans certains domaines ne l’est plus dès qu’il s’agit de militer, de convaincre. Nous serons prêts pour les prochaines municipales 😉 Ceci dit, ici, à Perpignan, nous partons quand même pour une liste autonome, dans une ville à droite depuis 1000 ans. Mais, on y va. Nous n’avons rien à perdre. Et nous avons de l’energie à revendre.
      Merci, en tout cas, pour ce commentaire non belliqueux 😉 Je vous souhaite, sincèrement, de parvenir à infléchir vos instances sur la gravité de la situation. Donnez-nous à voir l’indéfectible ancrage à gauche de ce gouvernement et nous serons là.

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  7. guédas

    Euh sur Perpignan je ne connais pas. Mais partout en France des élus du PG siègent au sein de collectivités territoriales dirigés par le Parti Socialiste.
    Ce qui rend ridicule, des deux côtés s’entend, les ultimatums ou les insultes lancés de part et d’autres pendant les meetings.
    On continue, bon an mal an à construire des choses ensemble. Eric Coquerel est adjoint d’une maire socialiste dans je ne sais plus quel arrondissement de Paris. Je ne veux pas jeter la pierre. Juste qu’on constate qu’il y a des contradictions entre les discours tenus et le réel.

    Bon ensuite pour ce qui est de le vivre. Sans qu’on rentre dans la compèt’ (quoique après tout si l’enjeu c’est un bon gros Kouign amman ca pourrait se faire) je suis ouvrier, qui plus est dans l’agro alimentaire. J’ai donc vaguement ouï que l’avenir n’était pas brillant, tout du moins pour moi et ms congénères. Mais je peux me tromper, je ne suis qu’ouvrier.

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    • corinneperpinyacorinneperpinya Auteur

      Si je me souviens bien, lors des dernières élections où les représentants du PG ont été élus, nous étions encore sous la gouvernance du petit tricheur non ? Les choses sont quelque peu différentes aujourd’hui. Du coup…
      Pour la compet’, je préfère un pan con tomate 😉 Pas bien cette dernière phrase. Les ouvriers se trompent moins souvent que les énarques…

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  8. Ganlanshu

    Je suis d’accord, il n’y a aura pas de réconciliation. Le PS et ses vassaux PRG et EELV ont franchi plusieurs fois la ligne de démarcation entre gauche et droite : TSCG, ANI, expulsions d’étrangers, atlantisme, baisse de la dépense publique, mépris affiché pour le sort des classes populaires, complicité affichée avec le patronat et la finance. Il n’y a aucune différence entre le gouvernement Fillon et le gouvernement Ayrault. Une telle trahison des idées fondamentales d’un parti est inédite depuis 1870.

    Je pense qu’un nouveau parti va naitre basé sur un FDG élargi. Le PS va rester au centre où il connaîtra le même destin que le parti radical. Le plus tôt sera le mieux, c’est pourquoi il faut aller au clash tout de suite. Même si ça se traduit par des pertes dans un premier temps.

    Hollande sait que sa politique sera fatale au PS, mais il n’en a cure, car il sait que dans 4 ans l’UMP continuera son oeuvre, comme il a lui-même poursuivi l’action de Sarkozy. Lui-même sera appelé à d’autres fonctions, probablement à la tête d’une institution financière, où ses copains de promos lui préparent une place.

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  9. Christian Lehmann

    « Un jour, dans 40 ou 50 ans (c’est leur rythme de compréhension) le PS comprendra qu’ils ont fait une erreur politique gravissime en cirant les pompes d’une catégorie sociale qui ne votera jamais pour eux, jamais, et en crachant sur ceux qui les ont portés au pouvoir. »

    Je ne saisis pas. Les dirigeants du PS font tous partie de cette catégorie sociale. Notre erreur est de leur avoir fait confiance.

    On pourrait tracer un parallèle avec Obama, icône médiatiquement acceptable du meurtre politique, qui va méditer sur le sort des détenus de Guantanamo dans la cellule de Mandela.

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    • corinneperpinyacorinneperpinya Auteur

      Partant du principe « ils ont 1%, nous sommes 99% », ils savent que ce ne sont pas leur catégorie sociale qui les a porté au pouvoir. En ce qui me concerne, je ne leur ai pas fait confiance. Je pensais voter pour « le moins pire »… Excellent parallèle, quoique ravageur, avec Obama…

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  10. coup de grisou

    Si je poste ce commentaire c’est que j’apprécie votre ton , très différent de ceux qui parlent de « vraie » et de fausse gauche, même si l’idée est un peu la même.
    J’ai bientôt 65 ans je suis encore chômeur indemnisé à 650 euros par mois et en retraite je gagnerai guère plus que 500 euros car j’ai travaillé 20 ans en agriculture
    Comme beaucoup de mes collègues j’ai bossé 60 heures et même plus par semaine. J’ai donc de la chance d’être encore de ce monde! Beaucoup sont usés jusqu’au trognon , mais il est vrai que ce n’est pas l’électorat des partis de gauche alors il a été quelque peu oublié et même souvent méprisé.

    Je suis à gauche, je l’ai toujours été, militant syndical et même à Lutte ouvrière, J’ai participé et je participe encore à des associations caritatives, à des associations de paysans en difficulté .
    Et je suis terriblement triste et déçu de voir et de constater que la gauche dans son ensemble en est réduite à des luttes fratricides, à des petites phrases sans intérêt pour l’ensemble des citoyens.
    La faute à qui? A ceux qui gouvernent bien sûr mais aussi à ceux qui , éternellement dans l’opposition nourrissent l’idée que tout serait pourri !
    Il ne me semble pas que cela leur rapporte beaucoup de voix et j’ai même l’impression qu’elles filent à droite toute.

    Pour moi la « faute » est donc partagée. On a le droit de croire ..ou pas, à des grands soirs ou des révolutions tranquilles . Les pays arabes viennent de nous rappeler que rien n’est si simple et que le « peuple » n’est pas un groupe homogène qui rejetterait en bloc les méfaits du capitalisme pour se réfugier dans une voie dont personne ne peut dire aujourd’hui quelle direction elle prendra.
    J’ai entendu hier une vieille dame ( plus vieille que moi , mais encore moins « riche » :) ) qui disait : » De quoi se plaint-on quand on voit la misère du monde ? »
    Et puis dans l’hôtellerie où bosse mon épouse, neuf employés sur dix ont déjà voté FN aux dernières élections . Qui et comment peut-on faire pour les faire changer d’avis?
    Voila avec quel « peuple » on a à faire! Pas forcément résigné mais beaucoup plus modeste et beaucoup plus clairvoyant que tous les spécialistes en révolution derrière leur claviers dans des pays où la consommation coule à flots et où Pôle Emploi et la Sécu remboursent le temps que nous y passons.

    Loin de moi l’idée de condamner la « gauche de la gauche » ni même ceux , au PS, qui pensent en toute bonne foi que les réformes de Hollande peuvent donner un peu de baume aux plus démunis.

    Je souhaite juste , à vous comme aux blogueurs de gouvernement , aux gens qui pensent que la gauche ça veut encore dire quelque chose d’essayez de trouver un minimum de terrain d’entente , une sorte de base commune sur laquelle on puisse s’appuyer .
    Ainsi le pouvoir dit « socialiste » sera bien obligé de suivre . Car il faut bien dire que pour l’instant nous n’avons à choisir qu’entre le noir et le blanc, le bien et le mal qui dépendent bien sûr du camp dans lequel on se situe.
    Je précise que je suis heureux d’avoir voté Hollande même si c’était par défaut. Mélenchon serait au pouvoir aujourd’hui je dirai la même chose si les divisions étaient les mêmes ( pour d’autres raisons bien évidemment)
    Car j’ai bien peur que nos rivalités internes se retournent bêtement contre nous..une fois de plus
    J’ai encore en t^te la fable de La Fontaine « Les voleurs et l’âne » et bien sûr le « troisième larron »
    et pourtant on me dit sans cesse que je suis naïf.
    Bon courage à vous.

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    • corinneperpinyacorinneperpinya Auteur

      Je vous remercie pour votre commentaire et le constat que je pourrais ne pas être à l’origine d’une guerre de « la vraie gauche et la fausse », même si c’est le fond de ma pensée 😉 Par principe, je n’aime pas bien les procès…

      Je fais partie d’une formation politique qui place, (en un terme peut-être pompeux ?), l’éducation populaire assez haut dans sa pyramide de priorités. Comme je le développe dans presque tous mes billets, je me refuse à m’apitoyer sur les électeurs FN et ceux de cette nouvelle droite, soi-disant « forte »… Je les considère, en grande partie, pour des abrutis incultes. Je refuse qu’on l’on me prenne pour une quiche en me faisant prendre des vessies pour des lanternes. Que l’on me fasse croire que l’on applique une politique socialiste quand l’entreprenariat est devenu le graal. Placer, ce que vous appelez « des luttes fratricides » comme des actes qui ne serviraient à rien me laisse à penser que je n’arrive peut-être pas à exprimer clairement ma pensée…
      Je crois plus que tout à l’éducation. Populaire et politique. Tout ceci est très sérieux pour moi. Je considère que, quand un candidat de droite comme de gauche, fait une campagne électorale aux antipodes de ce qu’il fait une fois au pouvoir, c’est grave. Pour toutes les conséquences que cela engendre. Ainsi le président Hollande est le fossoyeur du candidat Hollande. Il ne s’agit pas de critiquer pour critiquer.
      J’admire votre optimisme quant à ceci : « Ainsi le pouvoir dit « socialiste » sera bien obligé de suivre ». Surtout quand vous lisez cela : « http://www.lemonde.fr/politique/article/2013/07/08/l-aile-gauche-du-ps-accusee-d-etre-demissionnaire-et-conservatrice_3443914_823448.html

      L’objectif du parti dans lequel je milite est de rendre les citoyens responsables. De faire des propositions qui marchent puisque, expérimentées en local. Alerter sur l’enfumage des médias. Envisager des #planB. Convaincre que #TINA ne peut pas être une manière de gouverner.
      Alors, je suis peut-être dans l’erreur. Je vais, peut-être au devant de grosses désillusions. Qui sait ? Ce qui est sûr, c’est que je crois, avec honnêteté et sincérité, que nous pouvons changer les choses. Que cela ne se gagnera que dans les échanges, le débat, pour peu qu’ils soient constructifs et respectueux. Si ça ne devait pas être le cas, j’opèrerai le repli nécessaire…

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      • coup de grisou

        Oui, tout ceci est très sérieux pour moi aussi . Je ne vous fais aucun procès d’intention , bien au contraire, j’aime ceux et celles qui disent ce qu’ils( elles) ont au fond des tripes.
        je ne me suis jamais fait d’illusion sur le PS et Hollande en particulier , on a d’ailleurs failli avoir DSK . Mais c’est peut-être ce qui nous sépare quelque peu , je ne déteste pas ceux qui votent à droite ou même FN , je ne les plains pas non plus mais je suis obligé de tenir compte que la France ce n’est pas qu’un parti et qu’il n’existe pas qu’une gauche aux idées si généreuses soient-elles .
        Je ne fais pas partie de ceux qui se taisent mais il y a des moments où il est difficile de trouver les mots tant la tension est palpable et proche de la rupture définitive.
        Je ne suis pas partisan non plus de la guéguerre permanente, je préfère essayer de résoudre dans l’urgence ce qui doit l’être et ne pas attendre que tout soit parfait pour entamer les choses

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        • coup de grisou

          Oups mon commentaire est parti un peu trop tôt .
          En un mot pour terminer, on peut très bien accepter telle ou telle réforme si en même temps on promet d’aller plus loin la prochaine fois. Je lance d’abord la bouée, ensuite je fais en sorte que plus personne ne tombe à l’eau.
          Non non , vous vous exprimez très bien , j’ai tout compris pour la bonne raison que je partage aussi le même constat que vous.
          J’ai quitté le PS en 2008 après avoir constaté de visu le manque de démocratie et sa tendance libérale. Aujourd’hui ce sont ses ex-dirigeants que nous avons au pouvoir, voyez si j’ai envie de les défendre!

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        • corinneperpinyacorinneperpinya Auteur

          Ne vous y trompez pas. Je ne déteste personne. Pas de temps pour ça. Du mépris pour la bêtise, oui, je l’avoue. Je parle avec tout ceux et toutes celles qui acceptent l’idée que nous pouvons nous parler sans nous insulter. Que nous pouvons débattre en remuant les bras et en faisant du bruit sans que cela change ni la face du monde ni les relations. Je n’ai pas le sentiment que nous soyons, ici sur @babordages, dans une « gueguerre ». Nous apprenons, par nos lectures, en regardant des vidéos, en écoutant la radio, en lisant des journaux et magazines qu’il est possible de gérer ce pays autrement. Alors on partage 😉
          Quant à l’idée « d’entamer les choses » avant quelque soit parfaite, c’est peut-être la raison de mon engagement militant. Mais je ne suis pas née d’hier 😉

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  11. Marcel Friboul

    Coup de grisou, si je puis me permettre, il ne s’agit pas d’une bataille de « petites phrases », ce sont principalement les médias en font une présentation comme ça. Il y a des vraies divergences politiques, (TSCG, ANI, GMT, amnistie, retraites,cadeaux fiscaux ect…) et du coup il y a en effet une vraie et une fausse gauche que je résumerai ainsi: celle qui combat les marchés et celle qui leur obéit. La principale difficulté est peut-être justement d’y voir clair dans cet enfumage médiatique. Bien à vous.

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    • coup de grisou

      Je sais que les médias sont en grande partie responsable. Personnellement je n’ai jamais crié haro sur Mélenchon . Au contraire, j’ai toujours écouté ce qu’il avait à dire et il y a beaucoup de points de vue que je partage.
      Mais je n’aime pas ce terme de « vraie » donc de « fausse » gauche car comme tout un chacun je pense, j’ai l’impression de me situer un jour dans l’une un jour dans l’autre.
      Et lorsque sur des forums vous avez le malheur de dire que vous êtes d’accord avec telle ou telle décision du pouvoir, on vous balance aussitôt l’insulte suprême de « soc’lib » ou autre qualificatif à la noix par des gens du FDG. Je ne l’invente pas j’en ai été souvent témoin et une ou deux fois victime.

      « celui qui combat les marchés et celui qui leur obéit » ne me paraît même pas être une définition juste.
      Le simple fait de placer vos économies dans une banque privée  » et vous êtes pieds et poings liés aux « marchés car indirectement et « à l’insu de votre plein gré » vous les entretenez.
      Comme vous entretenez d’ailleurs les puissants groupes de distribution lorsque vous faites vos courses dans un supermarché ou quand vous faites le plein de vos véhicules.
      Comme vous entretenez le libéralisme sans frontières lorsque vous achetez des produits faits en Chine ou au Bengladesh.

      L’argument facile c’est « il faut choisir son camp » . Mais quel est-il?
      Juste un exemple de plus : je lutte contre la pollution de la planète et pourtant j’y participe largement ( ne serait-ce qu’en faisant tourner les logiciels d’internet).
      Alors si j’étais un « vrai » écolo je devrais donc envoyer des signaux de fumée (sans carbone) :) Mais voila je fais comme tout le monde et je me donne bonne conscience en me disant que « je n’ai pas le choix » .

      A l’heure de l’informatique la pensée serait donc elle aussi devenue binaire et en plus hypocrite?
      Je pense que les choses sont plus compliquées qu’on veut bien (faire semblant) de croire.

      Après plus de 45 ans de militantisme je crois encore à la persuasion et surtout à l’écoute même si ça ne me fais pas toujours plaisir et je pense aussi que si des « avantages » ont été arrachés c’est parce que certains de nos parents se sont battus ENSEMBLE sur des objectifs précis comme les congés payés.

      Mais vous avez raison d’exprimer ce que vous pensez , c’est ce qui fait la richesse des échanges et vous avez raison de défendre ce que vous pensez juste. Je vous demande juste d’accepter que j’ai pu perdre quelques illusions et d’autres que moi aussi.

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      • Marcel Friboul

        Coup de grisou, « les illusions » dont vous faites allusion, c’est programme commun de 81, ce genre de choses? Mais oui, j’accepte le scepticisme, j’accepte qu’on soit en désaccord avec moi, je me contente de débattre car ma pensée politique (toute neuve) n’est pas figée, et c’est par le biais de la discussion que nous avons qu’elle se développe.

        Comme vous dites nous sommes: « pieds et poings liés aux marchés », nous polluons, allons au supermarché, mais en tant que politicien leur devoir c’est de changer ça justement! Ils ont l’opportunité de tenter de changer les choses, et si on se prétend de gauche, on change les choses, on partage les richesses, on fait de l’écosocialisme, sinon on est pas de gauche, on est de droite, on est du centre, et il faut accepter que ces gens ont un autre point de vue que nous, mais on ne se prétend pas de gauche si on fait une politique de droite, donc j’appelle ça la fausse gauche. Mais que ce soit bien clair, je ne parle pas ici du PS dans son ensemble, je parle de la ligne du gouvernement, c’est à dire le président et le premier ministre (et quelques autres).

        Donc pour moi le « camp » à choisir est très clair. Il se situe à l’intérieur même du PS, les socialistes de gauche sont à l’opposé de la politique du gouvernement, ils sont contre le TSCG, l’ANI, le GMT, la réforme des retraites, les cadeaux fiscaux ect, et ils sont pour le partage des richesses, l’investissement, un état fort, un régime parlementaire, une prise en compte plus importante de l’écologie. Tout pareil au FDG, à des degrés divers.

        Que vous ayez été bousculé dans des forums c’est toujours un peu triste, parce qu’il faut chercher à convaincre, même pas à convaincre, à expliquer, et accepter l’explication d’en face pour réfléchir, et après on fait son miel de cela. Personne ne vous demande de détester les militants du FN, vous avez le droit de ne pas être FDG, point final, l’important c’est de toujours discuter, essayer de comprendre.

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