L’autre pays du fromage
Ce dimanche 24 novembre, en Suisse, charmant petit pays avec ses montagnes, son gruyère, ses coucous, ses stations de ski et ses banques, les électeurs ont été appelés à se prononcer sur l’encadrement des rémunérations des dirigeants d’entreprise.
La Suisse, cette dictature socialo-communiste.
L’initiative « 1:12 » lancée par la Jeunesse Socialiste visait à interdire que tout patron puisse avoir un salaire supérieur à douze fois le salaire le plus bas dans son entreprise.
Rappelons que de notre côté des Alpes, durant la campagne présidentielle, Mélenchon, petit bras, proposait d’instaurer un salaire maximum afin que l’écart entre le plus bas et le plus haut revenu ne puisse dépasser 1 à 20.
Depuis, l’on a bien ri (jaune) lorsque la promesse de François Hollande de limiter les salaires des patrons s’est vue transformée en « autorégulation exigeante » par Pierre Moscovici en mai dernier.
Je m’emballe, les résultats tombent, le texte suisse sera rejeté, les premières estimations donnent environ 65 % de Non.
N’empêche. On a l’air con.
Et ce n’est pas tout. Dans un billet précédent, Sknob exposait ici l’état de ses réflexions sur le revenu de base, relevant ses qualités, ses défauts. Eh bien, pendant qu’on blogue peinard, les Suisses votent.
L’initiative pour un revenu de base a abouti.
Je ne suis toujours pas convaincu que cette idée soit un remède miracle à tous nos maux, je reconnais qu’elle demeure séduisante, elle dispose d’un certain nombre de « bons points ».
Les Suisses iront voter.
Pendant ce temps, Initiative citoyenne européenne pour le revenu de base inconditionnel, en ligne depuis 248 jours récolte 146 349 signatures, alors que la page Facebook « Pour que Doria Tillier tienne parole » (je ne te mets pas de lien, tu te démerdes) obtient 147 091 likes en moins d’une semaine.
#Misère
Encore une fois, il ne faut pas s’emballer.
Rien n’est fait, ni en Suisse, ni ailleurs.
N’empêche. On a l’air con.
Tu vas voir qu’un jour cette chanson ne sera plus d’actualité.
On aura vraiment l’air con.
Mots-clés : Revenu de base
Au début, ils étaient cinq.
Chacun dans leur coin, ils fulminaient abondamment. Don Quichotte des temps modernes, ils affrontaient les moulins à parole du TINA. En vain et contre tous, ils résistaient sur les Internets, confortablement assis dans leur fauteuil. Le couteau entre les dents, les doigts sur le clavier, leur combat héroïque était sans merci.
Ils firent, chacun de leur côté, ce constat amer : « Tout seul on est rien, ensemble on est trop ».
Logiquement, ils décidèrent d’être quelques uns.
Magnifique formule que celle d’« autorégulation exigeante » ! Ceci me rappelle le visage illuminé de ma vieille mère découvrant sur sa fiche de salaire « technicienne de surface » en lieu et place de « femme de ménage ». Elle a aussitôt pensé à une promotion et à l’augmentation de salaire qui allait avec…
Sacré Mosco ! Sacrés connards !
Caillasse du jour :
L’Interprète, de Sidney Pollack