Babordages

Pendant qu'ils ne cherchaient pas d'alternative, nous pensions à un #PlanB.

Docu-friction, par Cylk34

Billet invité.

7 mai 2017, la France se réveille groggy après une nuit d’émeutes et de désespoir. Hier, Marine Le Pen a été élue présidente de la République française avec 51,7 % des voix devant le candidat UMP Nicolas Sarkozy.

L’investiture de la première femme présidente risque d’être mouvementée.

Tout a commencé rue des Suisses, au siège du Front National. Une foule en liesse remue des drapeaux siglés de la célèbre flamme tricolore et scande des « Marine » enthousiastes et enflammés.

Devant les caméras, l’euphorie et l’alcool aidant, des langues se délient et l’on peut déjà entendre des militants tenir des propos violents et racistes entre ceux, plus mesurés, qui rêvent d’une France aux Français revenue au premier plan sur l’échiquier économique mondial. Pas de surprises, les journalistes s’y attendaient. Certains électeurs du Front sont enfermés chez eux avec une boule au ventre, un sentiment ambigu les habite, entre honte et soulagement. Ils espèrent, en tout cas, que Marine Le Pen va leur faire gagner plus d’argent, ou au moins éradiquer ces jeunes qui foutent le bordel en bas de leur immeuble. Certains plus lucides, se demandent s’ils ont bien fait. D’autres regrettent déjà.

Dans la capitale, des milliers de gens se sont retrouvés spontanément sur les Champs-Élysées. Ce ne sont pas des militants FN, mais plutôt des déçus, des révoltés. L’air hagard, ils semblent ne pas accuser le choc. La confrontation est inévitable, et bientôt, la plus belle avenue du monde se transforme en un vaste champ de bataille où les ombres des casseurs se mêlent à celles des révoltés dans un nuage épais de gaz lacrymogène.

Un peu partout dans le pays, des incidents similaires se produisent, surtout dans les grandes villes. Sur toutes les chaînes, les mêmes images de violence, de déception. L’image de cette grand-mère pleurant devant la caméra a déjà été diffusée plusieurs fois sur BFMTV. Elle aussi est déçue et révoltée, et surtout, elle a peur.

Sur Internet, les militants FN fanfaronnent, tandis que les autres publient des messages de tristesse et de haine envers ce parti extrémiste. La France est parfaitement coupée en deux.

Les semaines qui suivent ne sont qu’une succession de manifestations de colère et d’affrontements entre forces de l’ordre et manifestants. Le racisme et la xénophobie latente se dévoilent désormais au grand jour. Les incidents racistes se multiplient. Avec leur parti au pouvoir, un sentiment d’impunité grandit chez les nationalistes. Ils ne se gênent plus pour cracher au visage des étrangers ou même de ceux au faciès pas assez caucasien à leur goût. Ils se rendent compte que plusieurs de ces « étrangers » sont nés en France, que certains sont là depuis plusieurs générations, et que Marine Le Pen n’y changera rien. Alors, autant leur faire comprendre qu’ils ne les aiment pas.

Les expulsions vont bon train, la France morose se fait montrer du doigt par les médias du monde entier. Encore un pays européen tombé sous le joug de l’extrême droite. L’ONU ne tarde pas à critiquer ouvertement la politique de la nouvelle présidente. On vomit les Français qui quittent le pays, trop dégoûtés d’avoir à subir ce spectacle désolant, incompris. On les trouve lâches.

Les manifestations ne s’essoufflent pas. Mais la chef de l’état ne cède pas. C’est son fond de commerce, l’insoumission.

Les mois passent et l’économie ne remonte toujours pas, surtout que beaucoup d’investisseurs hésitent à venir dans un pays ayant une telle étiquette. Les touristes aussi, surtout quand ils lisent ce que disent leurs médias sur l’état du pays. En France, la presse muselée, tente tant bien que mal de montrer les erreurs du gouvernement. Quelques scandales concernant certains ministres sont vite étouffés. Le chômage augmente encore, inexorablement, les impôts aussi. Il a fallu beaucoup investir dans l’embauche de milliers de policiers pour créer un état sécuritaire. Pourtant, les banlieues n’ont jamais été autant en proie aux flammes…

Le PS, laminé, est en crise, chacun accusant l’autre de l’échec du gouvernement précédent. Les signes étaient bien visibles… Le vote FN n’a été qu’un vote de ras-le-bol, un vote « pour voir ».

On a vu !

Mots-clés : ,

La Rédac'

À propos de La Rédac'

La cellule gauchiste dans toute sa splendeur.

Tous les articles par La Rédac' →

Articles connexes

Un avis “Docu-friction, par Cylk34

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <s> <strike> <strong>

Gauchistes

fabu_landcorinneperpinyaClumsyLa Rédac'

Social

Gazouillis

Newsletter

Une semaine de Babordages par e-mail.