Babordages

Pendant qu'ils ne cherchaient pas d'alternative, nous pensions à un #PlanB.

Dissoudre l’instinct de survie

Publié le par dans avec 2 avis

Voici un petit texte que j’avais écrit au lendemain des municipales, pas publié. Je n’en change pas une ligne.

Dissoudre l’instinct de survie.

Voilà l’enjeu. Car il nous colle à la peau, malgré nous. Car il étouffe la dynamique. Coupe l’élan. Nous amène à des comportements méprisants et méprisables. Il est l’ennemi. Nous sommes notre pire ennemi. Et toutes nos forces sont engagées vers notre sabotage. Il ne faut pas oublier qui nous sommes, mais le dépasser. Nous dissoudre dans un dessein plus grand que nos propres identités. Sinon, nous continuerons à courir les voix, parfois ensemble, parfois les uns contre les autres. Et nous oublierons ce qui compte le plus pour nous : la politique. Nous nous déchirerons sous le rire d’une incertaine gauche. Les mains se frotteront.

Comment porter une ambition, un combat de transformation sociale, radical de surcroît, si nous ne sommes pas capables de voir plus loin que la prochaine élection, la prochaine affiche, le prochain tract ? Avec ou sans logo.

Nous sommes victimes de ce que nous sommes : un cartel. Dès que le vent se lève, nous nous retournons vers les nôtres, cherchons le réconfort. Notre survie d’abord, le collectif ensuite. Si nous y arrivons.

C’est naturel de chercher notre survie. Ce n’est pas pour les sièges, les postes, l’argent ou le pouvoir. C’est pour sauvegarder notre identité. Que l’on soit né il y a cent ans ou cinq. Peu importe, nous tenons à cela, à notre ligne. Pas par sectarisme, mais parce que nous y croyons. Vraiment. Mais il faut accepter, si nous voulons vraiment obtenir ce que nous désirons le plus, une transformation sociale radicale, de rebattre les cartes et d’abandonner, au moins en partie nos identités pour construire quelque chose de nouveau. Un grand parti ? Un rassemblement ? Un front populaire ?

Quoi qu’il en soit, il faut que ce nouvel outil politique soit démocratique. Que chacun puisse y accéder sans passer par une de ses chapelles. Ainsi, la ligne pourra se construire, en écoutant chacun, mais en n’étant pas soumis à la dictature du plus petit dénominateur commun. Ainsi, la stratégie politique pourra être homogène, les débats de fond tranchés. Ainsi, nous pourrons construire l’alternative crédible à laquelle nous aspirons. Faire enfin du Front de Gauche le marche pied d’un mouvement plus vaste qui le dépasse. Car il ne doit être rien d’autre qu’un objet politique qu’on regarde sans fétichisme, qu’on utilise jusqu’à la corde.

Les circonstances historiques, telles que nous les analysons, devrait porter cette alternative haut. Pas seulement dans les urnes. Surtout dans les rues. Mais rien. Ou si peu.

Notre responsabilité est grande. Laissons les querelles. Il nous faut nous dissoudre, nous retrouver ensemble. Abandonner les véhicules qui nous ont amenés jusque-là. Ils ont déjà fait un beau chemin. Tous les outils sont là.

En avant ?

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Clumsy

À propos de Clumsy

Gauchiste plongé en apnée dans un monde de droite. En deuil de la force intrinsèque des idées vraies. J'aime manger des enfants au petit-déjeuner mais avec un couteau entre les dents, c'est pas si pratique.

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2 avis sur “Dissoudre l’instinct de survie

  1. Zgur_

    « Comment porter une ambition, un combat de transformation sociale, radical de surcroît, si nous ne sommes pas capables de voir plus loin que la prochaine élection, la prochaine affiche, le prochain tract ? »

    Oui, intéressant et vrai.

    Le problème, c’est que c’est justement ce que répond Hollande aujourd’hui en disant qu’il continue sa politique. Quoi qu’il en coûte électoralement et « sondagement ».

    Aïe !

    ‘Tain, on est mal.

    Arf !

    Zgur_

    Répondre
  2. JEANNEDAU

    C’est vrai que dès que le vent se lève nous nous tournons vers les nôtres.. et au bout du compte nous sommes entre nous..et à la fin d’une échéance électorale nous tombons de la chaise.
    Nous avons les bonnes idées, un outil le FDG à faire avancer. Que chacune des composantes se remette en question à sa place, dans le respect de chacun – mais vite –
    Trouvons les bons mots, le bon ton, pour nous adresser aux « gens » , la bonne stratégie.

    Et même si nous ne sommes pas d’accord sur tout avançons ensemble ou alors c’est encore le FN qui trompera et gagnera.

    Le FDG est là pour servir de passage à une politique au service des citoyens = servons-le

    Répondre

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