De l’efficacité
« Celui qui n’a pas d’objectifs ne risque pas de les atteindre. »
Sun Tzu, L’art de la guerre
C’est sans doute vulgaire de l’exprimer ainsi, mais si la politique est un combat, gagnent alors ceux qui ont les meilleures armes.
Qu’importent leurs idées.
Les purs vont me lapider, allez-y.
Regardons un peu ce qui se passe à la gauche du Parti Socialiste. Parmi les courants, mouvements, partis entre lesquels mon cœur balance, dans lesquels il m’arrive de me reconnaître, il y a Europe Écologie Les Verts, Maintenant la Gauche, le Front de Gauche, depuis peu Nouvelle Donne et aussi Gérard Filoche.
Je ratisse large, je ne détaille pas, ce n’est pas le propos.
Je sais qu’EELV compte sa part de libéraux, que Maintenant la Gauche va à la soupe, qu’il y a des productivistes au FdG et des gens du Modem à Nouvelle Donne.
Laissons les idées et les gens de côté un instant.
Pas trop longtemps, promis.
Chaque groupe dispose d’une stratégie différente.
EELV a décidé de s’allier au PS, concluant un accord avec ce dernier. Les Membres de Maintenant la Gauche essayent de peser à l’intérieur du PS. Le Front de Gauche après une belle campagne aux présidentielles est resté en dehors du gouvernement. Pierre Larrouturou et le collectif Roosevelt claquent la porte et tentent de rassembler.
Pour quel résultat ?
EELV a obtenu quelques ministres, un groupe parlementaire, la création d’une banque publique d’investissement et… ma foi, pas grand-chose de plus. On cherche ce que sont devenus la taxe sur les transactions financières, le droit de vote pour les étrangers, l’application effective des 35 heures, le réexamen de la loi LRU… Le mois dernier, Lucile Schmid, membre du Bureau National du parti, dressait un bilan accablant en pointant les différences entre les éléments de l’accord et la politique effective du gouvernement.
Pour l’instant, ils restent où ils sont.
En ce qui concerne Maintenant la Gauche, on ne peut pas dire que l’on retrouve grand-chose de leurs 30 propositions dans la politique actuellement menée. Et au sein du PS quand ils ne sont pas tout simplement ignorés, quand on les autorise à déposer une motion, on en vient parfois à falsifier le résultat des scrutins internes.
Pour l’instant, ils restent où ils sont.
Au FdG, du chemin a été parcouru depuis 2009. L’apogée étant le score honorable de 11 % à la présidentielle (Rappel : 1995, Robert Hue, 8,64 % ; 2002, Robert Hue, 3,37 % ; 2007, Marie-Georges Buffet, 1,93 % ), la redescente débutant aux alentours d’Hénin-Beaumont. Depuis, ils sont dans une opposition logique à la politique gouvernementale. Comment pourraient-ils se reconnaître dans l’ANI, le CICE, la réforme des retraites ? À l’approche des municipales, l’édifice craquèle.
Pour l’instant, ils restent où ils sont.
En ce qui concerne Nouvelle Donne, pour l’instant, ils écument les médias. L’avantage de disposer d’un membre fondateur tel que Bruno Gaccio ouvre un bon nombre de portes.
Et Gérard Filoche dans tout ça ? Il s’époumone sur le terrain, sur Facebook et dans Twitter à expliquer que seule l’unité est la voie à suivre, que les divisions nous mèneront dans le mur, que sans le PS point de salut.
#UNITAY
Comme j’ai la douloureuse impression que dans le mur, nous nous y dirigeons déjà à grande vitesse. Je vois bien par ici une autre unité possible, l’élaboration d’un autre rapport de force, un espoir aussi. Celui de voir ces gens essayer d’arrêter de ne voir que ce qui les divise, les sépare et tenter de se rassembler, de reconstruire.
Je veux y croire.
J’ai cet espoir, encore.
Cette illusion, peut-être.
Le Parti Solférinien, en plein naufrage, compte justement là-dessus pour se sortir la tête de l’eau…
Des électeurs, bien dociles, qui lui permette de garder les postes clés et qu’il pourra continuer à mépriser tout le reste du temps…
Il faut lui infliger le désastre le plus cuisant de leur histoire !!!
Toute autre stratégie serait une trahison des idéaux de la Gauche !!!
Le PS compte sur les divisions entre les composantes de la gauche et je vois venir un chantage au vote utile à grands pas.
Ce que j’essaye de dire ici, c’est que puisqu’il n’y a plus grand chose à attendre de la rue de Solférino (je n’attendais rien et j’arrive malgré tout à être déçu), il serait peut être temps que tous les déçus, tous ceux qui pensent obtenir quelque chose de l’intérieur ou par une alliance et tous ceux qui luttent de l’extérieur essayent de créer un nouveau rapport de force.
Évidemment, ils y a des désaccords entre les quatre groupes que je cite ici (j’aurais pu allonger la liste) mais si l’on essayait de voir, pour une fois, les convergences ?
Ben, je dis tout pareil à Brigitte, na !
Ben j’ai répondu à Brigitte, na !