Botanique

Pour reprendre le fil de mon histoire où je l’avais laissée (oui, chez Babordages, on feuilletonne aussi, c’est un scandale !), nous avons donc les défenseurs du #PlanA (appelons-les les DPA) qui ne voient que les arbres individuels (quand ce ne sont pas les branches, les brindilles, les feuilles, les fleurs ou les bourgeons), et les défenseurs du #PlanB (les DPB, vous m’avez vu venir) qui ne voient que la forêt (y compris par image satellite, ce qui permet de percevoir l’ampleur de leur dévastation, mais c’est une autre histoire, qui fera certainement l’objet d’un nouveau billet (même si, feuilletonner, c’est franchement dégueulasse !)).

Si vous ne me croyez pas, faites l’expérience suivante :

1. Prenez un DPA, et déclinez la liste longue comme le bras des mesures d’inspiration libérale prises par le gouvernement depuis un an (la forêt).
2. Le DPA vous rétorquera aussi sec « et les mesures d’embauche dans l’éducation nationale, c’est du pipi de chat ? » (l’arbre).
3. Essayez alors d’invoquer divers arguments logiques, fondés sur des notions de proportionnalité, de quantité ou de nature qualitative (torchons et serviettes) afin d’essayer de replacer l’arbre dans le contexte de la forêt.
4. 99 fois sur 100, cela n’aura aucun effet sur le DPA.

Fin de l’expérience.

L’explication de ce phénomène assez fascinant mériterait indubitablement que l’on s’y attarde, mais ce sera pour une autre fois (même si tous ces cliffhangers à deux balles font honte à la corporation de blogueur !).

Les exemples sont légion. Par exemple et au hasard, Mediapart publie un faisceau d’indices compromettants pour le ministre de l’austérité, et sur quoi se focalisent les DPA pendant des mois ? Sur le fait que Mediapart feuilletonne (c’est une honte !), qu’ils font trop de réclame, ou qu’Edwy se teint la moustache (OK, ça, je l’ai inventé).

Précision importante : je ne parle pas ici des DPA de la trempe d’un Jean-Mimi Aplati comme l’appelle Camarade CorinnePerpinya. Je vous parle de ceux que l’on croise sur Twitter ou AFK (Away From Keyboard).

Or, et je développerai certainement ce thème dans un ou plusieurs autres futurs épisodes ultérieurs et à venir de mon implacable démonstration (même si feuilletonner, c’est assez lamentable !), le Français, qu’il soit DPA ou DPB ou autre, est monarchique dans l’âme, et à ce titre, il attend tout de ses élites, même quand il n’en attend plus rien, car le Français n’en est pas à un paradoxe près.

Une parenthèse pour vous informer qu’en raison de mon pédigree particulièrement cosmopolite et de mon élevage à l’international, je ne succombe pas aussi mécaniquement que mes demi-concitoyens à ce singulier travers, ce dont je ne tire aucune fierté particulière, car c’est le hasard de l’histoire qui m’a conçu ainsi, mais ce qui me permet de le relever, ce travers singulier, dans une longue phrase boursouflée dont l’objectif abject n’est évidemment que de pisser de la ligne afin de plus facilement répartir mon puissant raisonnement à l’échelle de dizaines de billets pour mieux vous tenir en haleine, car le blogueur, comme le pure-player Internet, n’a aucune morale ou déontologie, quand il ne mange pas les enfants.

Donc, disais-je, nous pestons contre nos élites, alors que les chances de convaincre François 1er ou Jean-Mimi et leurs coreligionnaires de cracher dans leur gamelle étant ce qu’elles sont, je suis d’avis, et c’est tout le sens de cet épisode ce billet, que pour faire avancer le #PlanB, il est bien plus utile de dépenser son énergie à trouver des moyens d’aider l’électeur DPA à ne plus confondre l’arbre et la forêt.

Ou le doigt et la lune, qui méritent à coup sûr, avec le sage et le fou, que je leur consacre au moins un billet chacun (même si le feuilletonnage, c’est très très moche !).

Mots-clés : LeFeuilleton